2.
Voyez plutôt ma lettre à laquelle vous avez été si lent à répondre; j'y ai suffisamment exprimé mes sentiments; mais vous l'avez, je crois, oubliée, et vous me dites des choses qui n'y ont aucun rapport. Vous avez cru vous rappeler mes paroles, et vous m'avez prêté ce que je n'ai pas dit. Vous prétendez trouver à la fin de ma lettre qu'on ne demande ni tête ni sang pour venger l'Eglise, mais qu'il faut ôter aux coupables les biens qu'ils craignent tant de perdre. Voulant montrer ensuite combien cela est mal, vous ajoutez que la spoliation vous paraît plus rigoureuse que la mort. Et pour achever de faire connaître de quels biens il s'agit ici, vous continuez et me dites que j'ai dû voir souvent dans les livres « que la mort ôte le sentiment de tous les maux et qu'une vie d'indigence rend malheureux pour toujours. » Puis vous concluez « qu'il est plus triste de vivre misérablement que de trouver par la mort le terme de toutes les misères. »