14.
Mais voyez comment vous arrangez tout cela. « Et si, dites-vous, selon l'opinion de quelques philosophes, toutes les fautes sont égales, on doit leur accorder un pardon commun. » Cherchant ensuite à prouver l'égalité de tous les péchés, vous ajoutez et vous dites: « Un homme s'emporte en parlant, il a péché; il aura dit des injures ou commis des crimes, il a péché de la même manière. » Ce n'est pas là prouver une opinion, c'est exposer tout simplement un sentiment détestable. Vous dites: « Il a péché de la même manière;» mais aussitôt on vous répondra qu'il a péché autrement. Vous exigez peut-être que je le prouve, mais avez-vous prouvé qu'il y avait eu égalité dans les péchés? Faut-il écouter encore ce que vous ajoutez: « Quelqu'un a dérobé le bien d'autrui, cela compte parmi les fautes? »
Et ici vous avez senti vous-même quelque honte: vous n'avez pas osé dire qu'on a péché de la même manière, mais, dites-vous, « cela compte parmi les fautes. » Il n'est pas question ici de savoir si c'est une faute ajoutée aux autres, mais s'il y a eu égalité. Et si les deux sont égales parce que toutes les deux sont des fautes, les rats et les éléphants sont égaux parce que les uns et les autres sont des animaux; les mouches et les aigles aussi parce que les uns et les autres volent.