12.
Ecoutez comment Dieu a parlé par le coeur du roi qui est en sa main, de quel éclat brille la vérité dans cette même loi que vous dites portée contre vous, et qui est réellement pour vous, si vous la comprenez bien. Ecoutez ces paroles du prince: « Si le baptême d'abord conféré est jugé inefficace par la raison que ceux qui l'ont administré sont des pécheurs, il deviendra nécessaire de réitérer ce sacrement toutes les fois que celui qui l'aura conféré sera trouvé indigne; et dès lors notre foi ne dépendra point de notre propre volonté ni de la grâce de Dieu, mais des mérites des prêtres et de la qualité des clercs 1. » Que vos évêques tiennent mille conciles, qu'ils répondent à ces seules paroles, et nous consentons à faire tout ce que vous voudrez. Voyez combien il est détestable et impie de dire, comme vous avez coutume de le répéter, que si l'homme est bon, il sanctifie celui qu'il baptise, et que s'il est mauvais et que celui qui est baptisé l'ignore, c'est Dieu alors qui sanctifie. S'il en est ainsi, les hommes doivent plutôt désirer être baptisés par des méchants qu'ils ne connaîtront pas pour tels , plutôt que par des hommes réputés bons, afin de pouvoir être mieux sanctifiés par Dieu que par l'homme; mais à Dieu ne plaise que nous tombions dans une pareille folie 1 Nous disons que cela n'est pas la vérité et nous faisons bien, parce que cette grâce du baptême est toujours de Dieu, parce que le sacrement est de Dieu, et que l'homme n'y apparaît que comme instrument: s'il est bon, il s'unit à Dieu et opère avec Dieu; s'il est mauvais, Dieu se sert de lui pour la forme visible du sacrement, pendant qu'il donne lui-même la grâce invisible. Sachons tout cela et que parmi nous il n'y ait plus de division.
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Cod. Théod. liv. 16. se sanctum baptisma iteretur (contre la réitération du saint baptême). ↩