3.
J'ai entendu enseigner et je crois avec la simplicité la plus circonspecte, que le Seigneur Jésus-Christ est lumière de lumière, comme il est écrit « Annoncez bien le jour né d'un autre jour, son Sauveur 1; » et dans le livre de la Sagesse : « Il est la splendeur de ta lumière éternelle 2; » et je croyais, sans toutefois pouvoir m'en faire dignement une idée, que Dieu est une grandeur,infinie d'ineffable lumière, dont la pensée humaine, à quelque hauteur qu'elle monte, ne peut ni apprécier la nature , ni mesurer l'étendue, ni imaginer la forme ; mais que cependant, quelle que puisse être cette grandeur, sa forme est incomparable, sa beauté au-dessus de tout, et que le Christ au moins peut la voir des yeux même du corps. A la fin du premier livre, comme vous voulez bien vous en souvenir, sans doute, je désirais prouver que le Seigneur Jésus-Christ, c'est-à-dire l'homme uni à Dieu, tout en possédant la divine puissance, garde la forme humaine de son incarnation, et qu'avec sa mort rien n'a péri que l'infirmité qu'il tenait de la terre ; mais on m'a fait une objection. « Si , dit-on, cet homme à qui le Christ s'est uni, a été changé en Dieu, il n'a pas dû être subordonné à des limites d'espaces : pourquoi donc, après sa résurrection , a-t-il dit : Ne me touchez pas, car je ne suis pas encore monté vers mon Père 3 ? »