Edition
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De doctrina Christiana
CAPUT XXIII.-- Quomodo intermiscenda dictionis genera.
52. Interest enim quod genus cui generi interponatur, vel adhibeatur, certis et necessariis locis. Nam et in grandi genere semper aut pene semper temperata decet esse principia. Et in potestate est eloquentis ut dicantur nonnulla submisse, etiam quae possent granditer dici; ut ea quae dicuntur granditer, ex illorum fiant comparatione grandiora, et eorum tanquam umbris luminosiora reddantur. In quocumque autem genere aliqua quaestionum vincula solvenda sunt, acumine opus est, quod sibi submissum genus proprie vindicat. Ac per hoc eo genere utendum est et in aliis duobus generibus, quando eis ista incidunt: sicut laudandum aliquid vel vituperandum, ubi nec damnatio cujusquam nec liberatio, nec ad actionem quamlibet assensio requiritur, in quocumque alio genere occurrerit, genus adhibendum et interponendum est temperatum. In grandi ergo genere inveniunt locos suos duo caetera, et in submisso similiter. Temperatum autem genus non quidem semper, sed tamen aliquando submisso indiget, si, ut dixi, quaestio cujus nodus est solvendus, incurrat; vel quando nonnulla quae ornari possent, ideo non ornantur, sed submisso sermone dicuntur, ut quibusdam quasi toris ornamentorum praebeant eminentiorem locum. Grande autem genus temperata dictio non requirit: ad delectandos quippe animos, non ad movendos ipsa suscipitur.
Übersetzung
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De la doctrine chrétienne
CHAPITRE XXIII. MANIÈRE D'ALLIER LES TROIS GENRES DE STYLE.
52. Il importe de savoir quel genre de style peut s'allier à un autre, et dans quelle circonstance cela est nécessaire. Dans le sublime, le début doit être toujours, ou presque toujours tempéré. Et même l'orateur peut se servir du style simple là où il pourrait employer le style sublime; dans ce rapprochement, la simplicité du premier fait ressortir davantage l'élévation du- second, et comme l'ombre à côté de la lumière, lui communique un plus vif éclat. Dans chaque genre d'éloquence, il se présente des difficultés à résoudre qui demandent de la pénétration et de la clarté; c'est le rôle propre au genre simple. Il doit donc entrer dans les deux autres genres, quand il s'y rencontre des questions de cette nature; de même qu'il faut recourir au style tempéré, toutes les fois qu'il s'agit de louer ou de blâmer, et non de condamner ou d'absoudre quelqu'un, ni de faire prendre une détermination à l'auditeur. Ainsi le style sublime et le style simple admettent chacun les deux autres genres. Quant au style tempéré, il réclame non pas toujours, mais quelquefois le style simple, quand il survient, comme je l'ai dit, quelque question à résoudre, ou bien quand on veut traiter sans art certains détails, pour faire mieux paraître la beauté et la richesse des ornements qu'on emploie ailleurs. Il n'exige jamais le style sublime, parce que son but est de plaire à l'esprit, et non de le toucher.