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Mais qu'il est des hommes malheureux ! ils méprisent ce qu'ils connaissent ils se complaisent plaisent aux nouveautés, et ils préfèrent l'étude à la science, quoique celle-ci soit le but de l'étude. Une action facile est par eux dédaignée; ils préfèrent le combat à la victoire, quoique la victoire soit le but du combat. Ils ne tiennent pas à la santé du corps; ils aiment mieux manger que d'être rassasiés, se livrer aux voluptés charnelles, que de n'en éprouver pas les impressions. Il en est même qui préfèrent dormir plutôt que de ne pas avoir à se laisser aller au sommeil. Et pourtant le but de toutes ces jouissances est de ne plus avoir ni faim ni soif, de ne plus désirer les joies de la chair, de ne plus éprouver de fatigues.