32.
Ainsi toute la vie qu'il a menée sur la terre avec l'humanité dont il a daigné se revêtir, est la règle des mœurs.
Quant à sa résurrection d'entre les morts, elle montre suffisamment que rien ne périt dans la nature de l'homme, puisqu'en lui tout est sauvé par Dieu : tout sert entre les mains du Créateur, soit au châtiment du péché, soit au salut du pécheur; et cependant le corps obéit à l'âme sans contrainte, quand celle-ci est soumise à Dieu. Dans ces heureuses conditions, non-seulement aucune nature n'est essentiellement mauvaise, ce qui d'ailleurs est impossible; mais le mal ne peut même l'atteindre, puisqu'il est la suite du péché et son châtiment. Telle est la partie naturelle1 de l'enseignement : les chrétiens incapables de raisonner doivent y croire sans hésiter; les plus intelligents la trouveront pure de toute erreur.
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Les anciens avaient divisé la philosophie en trois parties, savoir la philosophie naturelle, la philosophie morale et la philosophie rationnelle. Saint Augustin fait allusion à cette triple division. Au n° 32 il a présenté la partie morale du Christianisme, dans celui-ci, il en indique comme la partie naturelle, il réserve au chapitre suivant la partie rationnelle. ↩