28.
D'ailleurs l'âme ne s'offre jamais à elle-même comme une substance étendue, quoiqu'elle ne puisse s'ignorer, même quand elle cherche à se connaître. En effet, quand elle se replie sur elle-même, elle a conscience de cette réflexion ; or, elle n'en aurait pas conscience, si elle ne se connaissait pas elle-même : car elle ne se cherche qu'en elle-même. Ainsi, puisqu'elle sait qu'elle se cherche, elle se connaît. Mais toutes les connaissances qu'elle acquiert, elle les acquiert dans son unité et tout entière. Donc, quand elle sait qu'elle se cherche, elle est tout entière occupée à se connaître et par conséquent se connaît tout entière ce n'est point un autre être qu'elle tonnait, c'est d'elle-même et dans son unité qu'elle prend conscience. Pourquoi donc cherche-t-elle encore à se connaître, si elle se connaît quand elle se cherche ? Assurément si elle ne se connaissait pas, elle ne pourrait pas se connaître au moment qu'elle se cherche: mais elle a conscience d'elle au moment où elle s'analyse, et l'objet de. ses recherches est de savoir son origine et sa fin. Quelle cesse donc d'avoir le moindre doute sur sa nature incorporelle : si elle était un composé de matière, elle se connaîtrait comme matière ; car elle a une idée plus nette d'elle même que du ciel et de la terre qu'elle connaît par les yeux du corps.