33.
Cette cause était-elle en Dieu, au lieu d'être déposée dans une substance? Elle n'était donc pas encore créée. Alors pourquoi est-il écrit: « Dieu fit l'homme à l'image de Dieu 1 ? » Etait-elle au contraire enveloppée dans une des substances que Dieu créa simultanément ? Quelle est cette substance? Etait-elle spirituelle ou matérielle ? Si elle était spirituelle, produisait-elle ses conséquences dans les corps qui composent le monde soit au ciel soit sur la terre ? Etait-elle inactive avant la formation spéciale, de la nature humaine, de la même manière que chez un homme, déjà en possession de l'existence, la faculté de se reproduire reste ensevelie dans les profondeurs de l'organisme, avant de s'exercer par fanion des sexes ? L'être spirituel où elle était pour ainsi dire latente, ne produisait-il aucun acte d'après sa nature? Puis, dans quel but aurait-elle été créée ? Etait-ce pour renfermer en elle implicitement le principe de l'âme ou des âmes à venir, comme si elles n'avaient pu exister en elles-mêmes et qu'il leur fallût résider dans une créature déjà animée, au même titre que le principe de la génération ne peut se trouver que chez un être vivant et complètement organisé? L'âme aurait donc pour mère une créature spirituelle, contenant en soi la cause destinée à la former, mais au moment seul où Dieu la créée pour l'insuffler à l'homme. Même dans le corps humain, aucun germe ne se féconde, aucun embryon ne se forme, sans avoir Dieu pour auteur, par l'action de cette sagesse qui dans sa pureté se répand partout, sans contracter aucune souillure 2, et dont la puissance s'étend à tout l'univers et dispose tout avec harmonie 3. Mais je lue sais trop comment on pourrait concevoir qu'une créature spirituelle ait été faite uniquement dans ce but, sans avoir été citée parmi les oeuvres des six jours; il faudrait admettre que l'homme fut créé le sixième jour, quand loin d'être formé avec tous ses facultés naturelles, il n'existait encore qu'en principe au sein de cette créature qui n'est pas même nommée. La mention de cette créature était d'autant plus indispensable, qu'elle aurait formé une oeuvre achevée, et qu'elle n'aurait plus eu besoin d'être créée d'après la cause primordiale destinée à la produire.