27.
L'oeuvre du laboureur consiste à mettre la plante en communication avec l'eau, lorsqu'il arrose; elle ne va pas jusqu'à la répandre dans le tissu même du bois: c'est l'acte de Celui qui a tout disposé avec ordre, poids et mesure 1. Le laboureur peut encore arracher à un arbre une bouture et la planter dans la terre ; mais dépend-il de lui qu'elle se pénètre des sucs de la terre, qu'elle pousse à la fois son jet et les racines qui l'attachent au sol, qu'elle se développe dans les airs pour y puiser la force et étende de tous côtés ses rameaux ? Non, c'est l'oeuvre de celui qui donne l'accroissement. Un médecin peut administrer un remède à un malade, bander une blessure ; mais d'abord il ne crée pas le fond de ses médicaments, il les emprunte aux oeuvres mêmes du Créateur; ensuite; s'il peut préparer une potion et la faire boire, s'il peut composer un topique et l'appliquer sur une partie malade, est-il pour cela capable de ranimer les forces et de créer une chair nouvelle ? Non, la nature opère ce prodige par un mouvement mystérieux et qui échappe à nos regards. Que Dieu fasse disparaître ces ressorts imperceptibles par lesquels il forme et renouvelle l'organisation; aussitôt elle se déconcerte et s'anéantit.
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Sag. XI, 2. ↩