12.
Mais, les méchants seraient bons aussi, si Dieu le voulait. — Ah ! le dessein de Dieu est bien plus sage! il a voulu que tous devinssent ce qu'ils voudraient; que les bons ne pussent rester sans récompense, ni les méchants jouir de l'impunité, et que le vice profitât ainsi à la vertu. — Il prévoyait pourtant, que leur volonté les porterait au mal. — Sans aucun doute, et comme sa prescience est infaillible, c'est leur volonté, et non la sienne, qui est mauvaise. — Pourquoi donc les a-t-il créés, tout en sachant d'avance leur malice? Parce qu'il prévoyait tout ensemble elle mal qu'ils feraient et l'avantage que les justes en retireraient. Car, en les créant, il leur a laissé le pou voir d'accomplir certains actes, et de comprendre qu'il fait servir au bien l'usage même coupable qu'ils font de leur liberté; car ils ne doivent qu'à eux-mêmes leur volonté perverse, ils doivent à Dieu la bonté de leur être et leur juste châtiment; ce sont eux qui se font leur place, et qui, du même coup, soutiennent les autres dans leurs épreuves en leur offrant un exemple redoutable.