43.
« Et ils entendirent la voix du Seigneur qui se promenait dans le jardin, sur le soir.» C'était bien l'heure en effet où il convenait de les visiter, eux qui s'étaient éloignés de la lumière de la vérité. Il est possible que Dieu leur parlait auparavant en s'adressant à leur intelligence avec, ou sans langage, comme il parle encore maintenant aux Anges, en éclairant leur esprit de sa lumière immuable et en leur faisant comprendre d'un seul coup même ce qui se développe dans la suite des temps. Dieu, dis-je, pouvait les entretenir de la même manière, sans toutefois leur communiquer la sagesse aussi pleinement qu'aux Anges . Quelque distance qu'il mit entre eux et l'homme, selon la portée de son intelligence, il ne laissait pas de les visiter et de leur parler; et peut-être employait-il des moyens physiques, comme les images qui ravissent l'esprit en extase; des apparitions qui frappent les yeux ou les oreilles, comme celles où Dieu se montre sous. le couvert d'un Ange ou fait retentir sa parole dans une nuée. Quant au son qu'ils entendirent, au, moment où Dieu se promenait vers le soir, il fut formé par l'organe d'une créature : ce serait une erreur de croire que l'essence invisible et immense de la Trinité se soit montrée à eux d'une manière sensible, dans un certain lieu et à un certain moment.