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« Et Dieu dit : Que les eaux produisent des reptiles vivants et des êtres qui volent sur la terre, sous le firmament du ciel. Et cela fût fait ainsi. » Les animaux qui nagent ont été appelés reptiles, parce qu'ils n'ont pas de pieds pour marcher. Ou bien en est-il d'autres qui, sous les eaux rampent sur la terre? Doit-on compter ici parmi les êtres qui volent les poissons qui ont des écailles, ou les autres qui n'ayant pas d'écailles se soutiennent au milieu des eaux, par ces nageoires qui ressemblent à des ailes ? Ce point peut être l'objet d'un doute. Car du reste on peut demander pourquoi la formation des volatiles est attribuée à l'eau et non à l'air. Il est impossible en effet d'admettre que le texte regarde uniquement ces oiseaux à qui les eaux sont familières, comme les plongeons, les canards et tous ceux de mêmes moeurs : s'il n'était ici question que ces derniers il serait parlé ailleurs des autre, parmi lesquels on en voit qui évitent l'eau jusqu'à ne boire jamais. Mais peut-être en cet endroit le nom d'eau est-il appliqué à l'air inférieur, qui environne et touche la surface de la terre. Aussi bien la rosée jusque (139) dans les nuits les plus sereines en atteste la nature humide; et même il se condense en nuée. Or une nuée n'est autre chose que de l'eau, comme remarquent ceux qui font route à travers les nuages sur les montagnes, ou bien encore au milieu des brouillards dans la plaine. Du reste c'est l'air où volent les oiseaux; et ils ne peuvent, dit-on, voler dans la région plus élevée et plus pure qui contient l'air proprement dit, attendu que cet air est trop subtil pour les porter. On affirme qu'il n'y a jamais là ni nuage ni rien qui tienne de la tempête. Le vent y est tellement nul, qu'au rapport de certains personnages qui gravissaient chaque année, pour y offrir des sacrifices le mont Olympe, dont la couche de l'air humide, parait-il, n'atteint pas le sommet; des lettres gravées dans le sable sur le haut de cette montagne étaient retrouvées l'année suivante sans aucune altération.