CLXVIII. (Ib. XLIX, 32.)
Que signifie: « Il fut réuni à soit peuple ? » Il faut voir en quel sens l'Écriture dit si fréquemment : « Et il l'ut réuni à ses pères, » ou: « Il fut réuni à son peuple. » C'est le langage qu'elle tient au sujet de Jacob, aussitôt qu'il est mort, et avant même qu'il soit enterré; mais à quel peuple fut-il réuni? c'est ce qui .n'apparaît pas clairement. Car le premier peuple, qui s'appelle le peuple d'Israël, est issu de lui ; et le nombre des justes, reconnus comme tels, qui ont vécu avant lui, est si peu considérable, qu'on hésite à leur donner la dénomination de peuple. Si l'on disait simplement : Il fut réuni à ses pères, il n'y aurait point de question à poser. Ce peuple se composerait-il donc à la fois des Saints et des Anges ? Serait-ce le peuple de cette cité dont il est parlé aux Hébreux : « Mais vous vous êtes approchés de la montagne de Sion, de Jérusalem, la cité de Dieu, et de milliers d'anges tressaillants d'allégresse 1? » Ceux-là sont réunis à ce peuple, qui, au terme de leur vie, sont trouvés agréables à Dieu. lis lui sont réunis, quand les troubles des tentations et les dangers d'y succomber ont entièrement cessé pour eux. Aussi l'Écriture dit-elle : «Ne fais l'éloge d'aucun homme avant sa mort 2. »