LXIII. (Ib, XVI, 35.)
Quelle est cette Phénicie dont parle l'Exode? — « Ils mangèrent de la man« ne, jusqu'à ce qu'ils vinssent sur les confins « de la Phénicie. » Déjà l'auteur sacré avait dit «jusqu'à ce qu'ils vinssent dans la terre habitée; » mais comme il n'avait pas indiqué expressément en quelle terre, il semble qu'il a voulu le dire en propres termes, dans ces mots : « sur les confins de la Phénicie. » Il y a lieu de croire que tel était alors le nom de ce pays; mais aujourd'hui, on lui en donne un autre. Il est vrai que la réunion de Tyr et de Sidon s'appelle Phénicie; mais nous ne lisons pas que les enfants d'Israël aient passé par là. Cependant l'Ecriture a pu donner le nom de Phénicie à la région où commençaient les palmiers, sur la limite du désert, parce que palmier en grec s'exprime de la même manière 1. Au commencement du voyage, ils trouvèrent un lieu où étaient douze fontaines et soixante-dix palmiers; après, commença pour eux la vaste solitude du désert, où rien de semblable ne leur apparut, jusqu'à ce qu'ils eussent atteint les;régions habitées. Mais il est plus probable que ce pays portait à cette époque le nom de Phénicie. Car il en est de beaucoup de contrées et de pays comme des fleuves et des cités, qui dans la longue suite du temps, ont changé leurs noms antiques pour des raisons particulières.
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Psoinix, palmier. ↩