XCII. (Ibi XXIII, 25-27.)
Sur les récompenses temporelles. — « Tu serviras le Seigneur ton Dieu ; et je bénirai ton pain, et ton vin, et ton eau, et j'éloignerai de vous l'infirmité. Il n'y aura point d'homme qui n'ait des enfants, point de femme stérile dans ta terre. Je remplirai le nombre de tes jours.Et j'enverrai la crainte pour te précéder; et je ferai perdre la raison aux nations «chez lesquelles tu entreras etc. » Ces promesses peuvent être prises aussi dans le sens spirituel; mais entendues de la félicité temporelle, elles forment le type caractéristique de l'ancien Testament. Là, si nous en exceptons les commandements qui cachent une signification mystérieuse, nous trouvons les mêmes préceptes moraux que dans la loi nouvelle, mais les promesses sont toutes charnelles et terrestres. Aussi, au Psaume soixante-douzième, l'homme de Dieu dit-il que ses pieds ont presque fléchi et qu'il a été sur le point de tomber, lorsqu'il voyait d'un oeil jaloux la paix dont jouissaient les pécheurs 1. Il voyait les impies posséder en abondance ces biens qu'annonçait l'Alliance antique, et qu'il attendait du Seigneur Dieu, comme la récompense de sa soumission. De là cette pensée impie qui commençait à gagner son coeur : Dieu ne s'inquiète pas de l'homme; mais il s'arrête, dit-il, n'osant condamner la conduite des saints; alors la lumière commence à descendre dans son âme, et il s'écrie : «C'est là un travail difficile pour moi, jusqu'à ce que j'entre dans le sanctuaire de Dieu et que je comprenne quelle sera la fin 2. » Là en effet seront données les récompenses qui sont le privilège du nouveau Testament, et les impies n'y auront point de part : alors les châtiments atteindront les impies, et nul d'entre les saints n'éprouvera leurs tourments.