CVII. (Ib. XXVI, 1.)
Sur le Tabernacle. — Dieu ordonne qu'il soit fait dix rideaux pour le tabernacle : c'est l'image des dix commandements de la Loi. Les rideaux, en raison de leur ampleur, signifient l'accomplissement facile des commandements. Car la charité est la plénitude de la Loi 1; et la charité seule rend facile la fidélité aux préceptes : de là cet éloge de l'expansion de l'âme : « Vous avez élargi le chemin sous mes pas, et mes pieds n'ont pas été affaiblis 2. » Mais comme cette sorte de dilatation de l'âme a sa source dans la grâce divine, car l'amour de Dieu a été répandu dans nos coeurs 3; comme elle ne vient pas de nous, mais de l'Esprit-Saint, qui nous a été donné; nous retrouvons ici le nombre mystérieux qui désigne l'Esprit-Saint, par qui est rendu possible l'accomplissement de la loi. La longueur du rideau doit être de ving-huit coudées. Or, il faut diviser ce nombre par sept, pour avoir la largeur du rideau, qui devait être de quatre coudées. Quatre fois sept, en effet, font vingt-huit. C'est de plus un nombre parfait, car il se compose, comme le nombre six, de ses propres éléments, Quant à ces paroles du texte, si fréquemment répétées : « Tu feras les Chérubins en ouvrage de broderie, » quel en est le sens; sinon qu'une science immense présida à toutes ces choses; c'est d'ailleurs la signification du mot Chérubin,