CXX. (Ib. XXVIII, 36, 38.)
Sur la lame d'or de la tiare. — « Tu feras une lame d'or pur, et surelle tu formeras ces caractères : la Sainteté duSeigneur; tu la placeras sur une bande double d'hyacinthe; cette lame sera sur la mitre et de là exposée aux regards ; elle sera mise sur le front d'Aaron, et quelles que soient les choses que sanctifieront les enfants d'Israël, Araon ôtera les péchés des saints, de tout présent de leurs saints. » Je ne vois pas, à moins que ce ne soit avec des lettres, comment ce titre symbolique : la sainteté du Seigneur, était placé sur une lame. C'étaient, suivant, quelques interprètes, quatre lettres hébraïques, formant ce que les Grecs appellent un tétragramme, en exprimant le nom ineffable de Dieu. Mais de quelque nature que soient ces lettres, de quelque manière qu'elles existent, ainsi que je l'ai dit, ces lettres: la sainteté, ou, si on l'aime, mieux la sanctification du Seigneur, conformément au terme grec agiasma, n'a pu être, selon moi, marqué sur l'or qu'avec des lettres. Or, il est dit que le prêtre ôtera les péchés des saints. « Quelles que soient les choses que sanctifieront les enfants d'Israël, de tout présent de leurs saints. » Il me semble que ces mots font allusion aux sacrifices qu'offraient les Israëlites pour leurs péchés ; il ne s'agit donc pas ici des saints, mais des choses saintes. Car ce qui est offert pour les péchés devient par là même une chose sacrée. Voici par conséquent le sens de ce passage : le prêtre ôtera tout ce que les enfants d'Israël offrent pour leurs péchés : ces offrandes sont appelées choses saintes, parce que la matière du sacrifice est sainte, et péchés, parce que le sacrifice est offert pour les péchés. L'Ecriture, on le sait, se sert fréquemment d'expressions semblables. Il est dit plus loin: « Ce titre sera mis sur le front d'Aaron, pour leur être toujours favorable en présence du Seigneur . » Ici le texte sacré parle de nouveau de cette lame d'or, destinée à orner le front du prêtre, figure en même temps de la confiance que donne une vie pure. Or, il n'y a qu'un prêtre qui puisse ôter les péchés des autres et n'a pas besoin d'offrir de sacrifice pour les siens ; c'est Celui qui possède, non plus en figure, mais en réalité et dans toute sa perfection, cette éminente pureté de vie.