LXI. (Ib. XXXl, 8.)
Comment Balaam put-il être tué dans le combat des Israélites contre les Madianites ? — L'Écriture dit que Balaam, ce faux prophète qui fut appelé pour maudire le peuple d'Israël, se trouva au nombre des morts dans la bataille où les Israëlites triomphèrent des Madianites. On peut demander comment ce passage se concilie avec le précédent, où l'Écriture après avoir montré cet homme contraint de bénir, termine son récit en disant: « Après cela Balaam se leva et s'en retourna en son lieu, et Balac s'en alla chez lui 1.» Si Balaam était retourné dans sa patrie, comment donc a-t-il pu succomber dans cette bataille, car son pays natal, la Mésopotamie, était extrêmement éloigné? Serait-il par hasard revenu de son pays auprès de Balac, sans que l'Écriture en ait fait mention? Toutefois, on peut entendre le retour de Balaam en son lieu, dans ce sens, qu'il revint de l'endroit où il offrait des sacrifices au lieu d'où il était parti à cet effet, et où il avait son logement comme étranger. Il est positif, en effet, qu'on ne lit pas: dans sa maison, ou dans sa patrie, mais « en son lieu. » Or, tout étranger a un lieu où il demeure quelque temps. Quant à Balac, qui l'avait fait venir, il n'est pas dit qu'il revint « en son lieu, » mais « chez lui, » c'est-à-dire dans le lieu où il avait sa maison et régnait. « En son « lieu, » eût pu se dire également du souverain et de l'étranger; mais « chez lui, » ne me parait pas pouvoir se dire d'un étranger qui revient à la maison de son hôte.
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Nomb. XXIV, 25. ↩