XXXI. (Ib. XX, 5, 6, 7.)
Pourquoi la permission de retourner dans leurs foyers, donnée à quelques uns avant le combat. — « Les Scribes parleront au peuple en ces termes : Y a-t-il quelqu'un qui ait bâti une maison neuve, et qui n'en ait pas pris possession ? qu'il s'en aille, et qu'il retourne en sa maison, de peur qu'il ne meure dans le combat, et qu'un autre ne possède la maison avant lui. Y a-t-il quelqu'un qui ait planté une vigne, et qui n'ait pas encore mangé de ses fruits ? qu'il s'en aille et qu'il retourne en sa maison, de peur qu'il ne meure dans le combat et qu'un autre ne goûte de sa vigne avant lui. Y a-t-il quelqu'un qui ait été fiancé à une fille, et qui ne l'ait pas encore épousée? qu'il s'en aille, et qu'il retourne en sa maison, de peur qu'il ne meure dans le combat et qu'un autre ne l'épouse. » On peut trouver étonnant tout ce langage, qui semble faire de la mort dans le combat une condition plus belle pour ceux qui ont déjà pris possession de leur demeure, goûté du fruit de leur vigne ou épousé leur fiancée, que pour ceux qui n'ont pas encore joui de ces avantages. Mais comme le coeur humain s'attache à ces objets, et que les hommes les ont en grande estime, on doit comprendre que ces proclamations s'adressent à l'armée avant l'heure du combat, pour que celui qui tient à ces choses le fasse voir en se retirant, et dans la crainte qu'il ne faiblisse sous l'impression de la peur de mourir, avant d'avoir pris possession de sa maison, goûté du fruit de sa vigne ou épousé sa fiancée. En ce qui concerne la femme, elle se marie plus facilement étant vierge, que veuve ; mais, comme je l'ai dit, ces proclamations avaient pour but d'éprouver le courage des soldats.