XXXIX. (Ib. XXIV, 7.)
Vous retrancherez le méchant ou le mal du milieu de vous: deux interprétations plausibles. — « Ce voleur, » c'est-à-dire celui qui a volé un de ses frères, « mourra, et vous ôterez le méchant du milieu de vous. » L'Ecriture se sert constamment de cette manière de parler, quand elle prescrit de mettre à mort les méchants; et l'Apôtre, lui aussi, l'emploie dans ce passage : « Car, pourquoi entreprendrai-je de juger ceux qui sont hors de l'Église ? n'est-ce pas de ceux qui sont dans l'Eglise que vous avez droit de juger? Retranchez le méchant du milieu de vous 1. » Le Grec porte: « ton poneron » comme ici : or, cette expression signifie plutôt d'ordinaire « le méchant » que « le mal » Nous lisons en effet non pas, «ton poneron» au neutre, ce qui veut dire « le mal, » mais «ton poneron» au masculin, ce;qui signifie « le méchant. » Le sens du passage précité est donc, apparemment, que celui qui a commis cette faute, est digne d'excommunication. L'excommunication, en effet, tient aujourd'hui dans l'Église la place que la peine de mort occupait en ce temps-là. Le texte de l'Apôtre pourrait cependant recevoir cette autre interprétation : Que chacun est obligé d'arracher le mal ou la méchanceté de son coeur. Sens qui serait admissible, si le grec portait le neutre au lieu du masculin : mais il est plus probable qu'il est question ici de l'homme, non du vice. Peut-être, cependant, a-t-on voulu, par un tour de phrase heureux, faire entendre que l'homme doit se débarrasser de l'homme mauvais, conformément à ces paroles : « Dépouillez-vous du vieil « homme, » dont ces autres mots forment le commentaire : « Que celui qui dérobait, ne dérobe plus 2. »