XLV.(Ib.XXV,1-3.)
Tout péché est une impiété plus ou moins grave. — « S'il s'élève un différend entre deux hommes; et qu'ils aillent devant le tribunal ils le jugeront, et justifieront le juste . » C'est-à-dire, les juges rendront la justice, et non les parties intéressées. « Et ils reprendront l'impie. Et si celui qui s'est rendu coupable d'impiété, mérite d'être battu; vous le placerez en présence des juges, et ils le frapperont de verges devant eux, suivant la mesure de son impiété : ils le frapperont de quarante coups, et ne dépasseront pas ce nombre. Et s'ils dépassent ce nombre de quarante coups, votre frère sera couvert de honte devant vous. » Chose très-remarquable ; après avoir prescrit la flagellation, et une flagellation si modérée, pour des fautes quine méritent point la peine de mort, la Loi qualifie cependant le coupable du nom flétrissant d'homme impie . Ceci nous apprend que les Ecritures ne tiennent pas le même langage que le commun des hommes; nous ne savons pas les lire, quand nous pensons que l'adultère, crime puni de mort par la Loi, n'est pas une impiété, par ce motif que celui qui le commet semble n'avoir offensé qu'un de ses semblables; il en est de même, quand nous estimons les impiétés, des péchés plus considérables que l'adultère, tandis que la Loi réduit à quarante coups de verges le châtiment réservé à plusieurs d'entre elles. Il y a donc une impiété légère, qui est digne du fouet, et il y a une impiété plus grave, qui mérite la mort : de même, parmi les péchés qui semblent s'attaquer aux hommes plutôt qu'à Dieu, il y en a qui rendent dignes de mort, et d'autres qui méritent un châtiment différent, la flagellation , ou un autre peine plus douce. Il est constant, en effet, que les Septante qualifient aussi d'impiété la conduite de celui qui a mérité d'être battu de verges.