LXI. (Ib. XXIII, 7.)
Sens du mot adorer. — « Abraham, se levant, adora le peuple de cette contrée.» Pourquoi demande-t-on, est-il écrit : « Tu adoreras le Seigneur ton Dieu, et tu ne serviras que lui 1; » puisqu' Abraham a porté jusqu'à l'adoration ses hommages à un peuple païen? Mais il faut le remarquer : il n'est pas dit dans ce commandement : Tu n'adoreras que le Seigneur ton Dieu, comme il est dit: « Tu ne serviras « que lui, » en grec tu rendras le culte de latrie latreuseis. Ce culte n'est dû qu'à Dieu. Aussi condamne-t-on les idolâtres, c'est-à-dire, ceux qui rendent aux idoles un culte semblable à celui que l'on doit à Dieu. Et qu'on ne se préoccupe pas de ce que, dans un autre endroit de l'Écriture, l'ange défend à l'homme de l'adorer, et l'avertit d'adorer plutôt le Seigneur 2. Cet Ange avait apparu dans un tel éclat, qu'il pouvait être adoré à la place de Dieu; or, c'était une erreur qu'il fallait dissiper.