XX. (Ib. III, 19, 20. )
Une parole à double sens est-elle un mensonge? — On peut demander s'il y eut mensonge de la part d'Aod, juge d'Israël, quand il tua Eglon, roi de Moab. En effet, comme il cherchait à le surprendre seul à seul, pour le frapper, il lui dit : « J'ai une parole secrète pour vous, ô roi, » afin que le roi renvoyât tous ceux qui étaient avec lui; quand cela fut fait, Aod dit de nouveau : « J'ai une parole de Dieu pour vous, ô roi. » Mais il se peut qu'il n'y ait point ici de mensonge : quelque fois l’Écriture donne le nom de parole à une action; (571) et c'était le cas donc cette circonstance. Quant à ce qui est dit que c'est une « parole de Dieu, » on doit admettre que Dieu, ayant suscité un sauveur à son peuple, lui donna l'ordre de tuer Églon; car dans ces temps il fallait que le Ciel donnât de tels ordres.