XXV. (Ib. III, 31. )
Sur la victoire de Samgar. — « Et après lui parut Samgar fils d'Aneath, et il tua aux étrangers six cents hommes, sans compter les jeunes boeufs, et il sauva Israël. » On peut demander comment après Aod, Samgar a combattu pour Israël, et comment il l'a délivré, car Israël n'avait pas été réduit de nouveau en captivité, ni soumis à la servitude. Comprenons que cette parole : « il sauva, » rappelle non que l'ennemi fit du tort, mais qu'il ne lui fut pas permis d'en faire : il faut croire qu'il essaya de la guerre, mais qu'il fut repoussé par les armes victorieuses du nouveau Juge. Pourquoi ajouter : « sans compter les jeunes bœufs ? » c'est obscur. Peut-être Samgar en combattant fit-il un carnage des bœufs ; et pour cette raison l'Ecriture dirait qu'il a tué six cents hommes, sans compter les bœufs mis à mort. Mais pourquoi dire: de jeunes boeufs ? Serait-ce que dans la langue grecque l'usage est de donner le nom de veaux à, des bœufs déjà forts? Il paraît que, en Egypte, cette locution est usitée, de même que chez nous on appelle poussins, les poules de tout âge. La version faite sur l'Hébreu ne porte pas celles-ci : « sans compter les jeunes boeufs, » comme la version faite sur les Septante : mais en revanche, cette version faite sur l'hébreu porte celles-ci que n'a point la nôtre : « six-cents hommes tués, avec un soc de charrue. »