XCI. (Ib. XXX, 4l.)
Sur la fortune. — Les exemplaires latins portent qu'à la naissance d'un fils de Zelfa, Lia dit: « Je suis devenue heureuse ou bienheureuse;» le grec porte : eutukhe, ce qui marque de préférence la bonne fortune. Des lecteurs inintelligents concluent de là que cet homme adorait la fortune ou que l'autorité des divines Ecritures a consacré ce mot. Mais de deux choses, l'une: ou la fortune, sans être pourtant regardée comme une divinité, doit être prise pour ce qui semble arriver par hasard, tandis que tout ce qui paraît l'effet du hasard est soumis par Dieu à des causes cachées; de là ces expressions que personne ne peut retirer du langage, par exemple : peut-être, par hasard, par accident, fortuitement. C'est ainsi encore que dans le grec on dit takha, peut-être, comme on dit tukhe haasard; ou bien Lia s'est exprimée ainsi, parce qu'elle avait conservé cette habitude des païens, car ce n'est point Jacob qui a employé ce terme et on ne peut le considérer comme autorisé parle patriarche.