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Works Augustine of Hippo (354-430) De sermone Domini in monte l. ii Explication du sermon sur la montagne
LIVRE PREMIER. PREMIÈRE PARTIE DU SERMON .
CHAPITRE XVII. DU SERMENT.

51.

« Vous avez encore entendu qu'il a été dit aux anciens : Tu ne te parjureras point, mais tu tiendras au Seigneur tes serments. Et moi je vous dis de ne jurer en aucune façon, ni par le ciel, parce que c'est le trône de Dieu; ni par la terre, parce que c'est l'escabeau de ses pieds; ni par Jérusalem, parce que tu ne peux rendre un seul de tes cheveux blanc ou noir. Que votre langage soit: Oui, oui; non, non; car ce qui est de plus vient du mal. » La justice des pharisiens se borne à ne point se parjurer; elle est fortifiée par celle qui défend même de jurer, ce qui est le propre de la justice du royaume des cieux. De même en effet que celui qui ne parle pas ne saurait dire faux, ainsi celui qui ne jure pas ne saurait se parjurer. Cependant comme jurer c'est prendre Dieu à témoin, il faut examiner avec soin se chapitre, de peur que (216) l'Apôtre ne semble avoir enfreint le précepte du Seigneur, lui qui jure souvent, de cette façon, par exemple : « Je vous écris ceci, voici, devant Dieu, « je ne mens pas 1; » ou encore: « Le Dieu et Père de Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui est béni dans tous les siècles, sait que je ne mens pas 2;» et ailleurs: « Car le Dieu que je sers en mon esprit, dans l'Evangile de son Fils, m'est témoin que sans cesse je fais mémoire de vous dans mes prières 3. » On dira peut-être qu'on ne doit regarder comme serment que la formule où le mot par est placé devant le mot par lequel on jure ; en sorte que dire : « Dieu m'est témoin, » et non: par Dieu, ne soit pas jurer. Cette opinion est ridicule. Mais pour éviter toute discussion et par égard pour les moins éclairés qui s'obstineraient à voir ici quelque différence, il est bon de savoir que l'Apôtre a employé même cette forme de serment, comme quand il a dit, par exemple : « Chaque jour je meurs, je le jure, par la gloire que je reçois de vous 4. » Et pour qu'on ne s'imagine pas qu'il a voulu dire: Votre gloire me fait mourir, dans le sens où l'on dit : Il est devenu savant par les leçons d'un tel, c'est-à-dire les leçons d'un tel ont fait qu'il est devenu savant : les exemplaires grecs tranchent la question, car on y lit : Ne ten kaukhesin umeteran , expressions qui ne sont usitées que pour le serment. Par là on peut comprendre que le Seigneur a défendu de jurer, pour que personne ne se porte au serment comme à une chose bonne et ne se laisse entraîner au parjure par l'habitude de jurer. Que celui donc qui sait que le serment ne doit pas être regardé comme un acte bon mais nécessaire, se modère autant que possible, et n'en use que par nécessité, quand il voit les hommes peu disposés à croire une chose qu'il leur est utile de croire, à moins qu'elle ne soit attestée par serment. C'est dans ce sens qu'il faut interpréter ces paroles : « Que votre langage soit : Oui, oui; non, non ; » voilà le bien, voilà ce qu'il faut désirer. « Ce qui est de plus vient du mal : » c'est-à-dire , sachez que si vous êtes obligés de jurer, cela provient de l'infirmité de ceux que vous désirez convaincre infirmité qui est certainement un mal et dont nous demandons chaque jour d'être délivrés, quand nous disons : «Délivrez-nous du mai 5. » Aussi le Seigneur n'a-t-il point dit : de qui est de plus est mal; car vous ne faites point de mal quand vous employez à propos le serment; lequel, bien que n'étant pas bon, est cependant nécessaire pour persuader à un autre une vérité utile ; mais il a dit : « Vient du mal, » de l'infirmité de celui à qui vous êtes forcé de jurer. Mais celui-là seul qui en a fait l'expérience sait combien il est difficile de détruire l'habitude du serment et de ne jamais faire sans raison ce que la nécessité oblige quelquefois à faire.


  1. Gal. I, 40.  ↩

  2. II Cor. XI, 31.  ↩

  3. Rom. 1, 9, 10.  ↩

  4. I Cor. XV, 31.  ↩

  5. Matt. VI, 13. ↩

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Explication du sermon sur la montagne
Our Lord's Sermon On The Mount, according to Matthew Compare

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