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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Quaestiones Euangeliorum Questions sur les Évangiles
LIVRE SECOND. QUESTIONS SUR L'ÉVANGILE SELON SAINT LUC.

XLV.

Du juge inique importuné par une veuve 1. — Comment se fait-il que, pour exhorter à prier toujours et à ne se lasser jamais, le Seigneur propose la parabole du juge inique, qui ne craignant point Dieu et ne se souciant point des hommes, céda cependant aux importunités d'une veuve pour lui rendre justice, de peur qu'elle ne lui causât de l'ennui ? car c'est le sens de ces mots: « De peur qu'elle ne vienne me faire quelque affront. » Parfois le Seigneur , propose ses paraboles sous forme de similitude; c'est ce qui a lieu, par exemple, dans la parabole du serviteur à qui son maître remet, après sa reddition de compte, ce dont il se trouve débiteur, et qui cependant ne consent pas lui-même à accorder au moins un délai à son compagnon 2 ; dans celle du créancier qui, ayant remis les dettes à deux de ses débiteurs, fut aimé davantage par celui auquel il avait plus remis 3 ; dans celle encore de cet homme qui avait deux fils, l'aîné qui demeura auprès de lui aux champs, et le plus jeune, qui s'éloigna de lui et vécut dans la débauche 4 ; on pourrait citer un grand nombre d'exemples de ce genre dans ces paraboles, en étudiant les traits de ressemblance l'intelligence va de l'objet qu'elles représentent à la recherche et à la découverte de la vérité. D'autres fois le Seigneur appuie ce qu'il avance sur les contraires ; c'est ce qui a lieu dans le passage suivant : «Si Dieu revêt de cette sorte une herbe des champs, qui parait aujourd'hui et qui sera demain jetée au four, à combien plus forte raison, vous revêtira-t-il, ô hommes de peu de foi 5. » C'est à ce genre de paraboles qu'appartient ce qu'il dit du serviteur à qui le maître annonce qu'il lui retire l'administration de ses biens : ce serviteur trompait son maître, en falsifiant les promesses écrites et en remettant aux débiteurs de ce dernier ce qu'il jugeait convenable à ses propres intérêts. Cependant le Seigneur ne veut point à coup sûr que nous le trompions lui-même, mais s'il dit que l'économe infidèle fut loué par son maître pour avoir pourvu à son avenir, avec combien plus d'ardeur veut-il que nous fassions un bon usage des richesses d'iniquité, afin de pourvoir ainsi à nos intérêts éternels 6. Nous avons traité cette question en son lieu 7. C'est encore au même genre de paraboles qu'appartient celle où il est question d'un homme qui se lève au milieu de son sommeil, pour donner trois pains à son ami, non par sentiment d'amitié, mais pour se soustraire à ses importunités. Or, si cet homme adonné pour un pareil motif, à combien plus ,forte raison Dieu, qui aime ses serviteurs et les exhorte à prier,leur accordera-t-il les biens qu'ils lui demandent 8. La première espèce de paraboles peut donc être résumée en ces termes : Ceci est semblable à celà ; et la seconde, sous la forme suivante : Si telle chose est, à combien plus forte raison telle autre. Ou bien : Si telle chose n'est pas, combien moins telle autre . Mais tantôt ces paraboles sont obscures, tantôt elles présentent un sens facile à saisir. Ce juge inique nous est donc présenté, non pas sous la forme de similitude, mais au point de vue des contraires; le Seigneur a voulu montrer par cet exemple combien doit être grande la confiance de ceux qui prient avec persévérance le Dieu qui est à la fois la source de la justice et de la miséricorde et tout ce qu'on peut dire ou entendre de plus parfait, puisque la prière persévérante d'une femme a pu triompher du juge le plus inique, pour en obtenir ce qu'elle désirait.

Cette même veuve peut très-bien être considérée comme l'image de l'Eglise : celle-ci est dans la désolation jusqu'à la venue du Seigneur, qui cependant la protège maintenant encore d'une manière mystérieuse. Si l'on demande pourquoi les élus veulent être vengés, comme les martyrs dans l'Apocalypse de saint Jean 9, tandis qu'il nous a été expressément ordonné de prier pour nos ennemis et nos persécuteurs ; par cette vengeance des justes, il faut entendre qu'ils demandent la destruction du règne de tous les méchants ; or, ceux-ci finissent leur règne de deux manières, ou parleur retour à la justice, ou par le châtiment qui détruit leur puissance, cette puissance qu'ils exercent maintenant contre les justes tant que le bien de ceux-ci y est intéressé ou du moins pendant un temps donné. D'ailleurs quand tous les hommes se convertiraient à Dieu, même les ennemis pour lesquels nous devons prier, il resterait encore le démon, qui agit parmi les fils de l'incrédulité 10, destiné qu'il est à être condamné à la fin des siècles; or, les justes appellent cette fin de leurs voeux, tout en priant pour leurs ennemis ; ce n'est donc pas sans raison qu'ils réclament vengeance.


  1. Luc, XVIII, 1-8.  ↩

  2. Matt. XVIII, 23-35.  ↩

  3. Luc, VII, 41-43.  ↩

  4. Ib. XV, 11-38. ↩

  5. Matt. VI, 30.  ↩

  6. Luc, XVI, 1.  ↩

  7. Ci-dessus, Q. XXXIV.  ↩

  8. Matt. VII, 7-11. ↩

  9. Apoc. VI, 10.  ↩

  10. Eph. II, 2. ↩

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