VIII.
Prudence du serpent et simplicité de la colombe 1. — Soyez donc prudents comme des serpents : » gardant la tête, qui est Jésus-Christ, pour vous préserver du mal. Car le serpent expose tout son corps, dans le danger, pour protéger sa tête ; pour se dépouiller de sa peau et en faire une nouvelle, il contraint aussi son corps à passer par d'étroites fissures. C'est ce qu'imitent ceux qui entendent cette parole: « Entrez par la porte étroite 2, » en se dépouillant du vieil homme. Si Jésus-Christ avait voulu que la fuite du mal allât jusqu'à la résistance violente contre les méchants, il n'aurait pas dit précédemment Je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. » Mais il veut que ses disciples soient simples comme des colombes, afin de ne nuire à personne. Cet d'oiseau ne fait mourir aucun autre des animaux ; non seulement de ceux qui sont grands, et contre lesquels il est sans force, mais encore des plus petits, de ceux qui font la nourriture même des passereaux. Or, il y a une certaine société entre tous les animaux privés de raison, comme il y a aussi la société formée des êtres raisonnables, c'est-à-dire, des hommes, non-seulement entre eux, mais encore avec les anges. Cette comparaison tirée de la colombe leur apprend donc à ne faire de mal à aucun membre de cette société formée d'êtres raisonnables.