CINQUIÈME TRAITÉ
DEPUIS LES PAROLES SUIVANTES : « QUICONQUE EST NÉ DE DIEU NE COMMET POINT LE PÉCHÉ », JUSQU'A CES AUTRES : « N'AIMONS NI DE PAROLE NI DE LANGUE, MAIS PAR LES OEUVRES ET EN VÉRITÉ ». (Chap. 111, 9-18.)
LA CHARITÉ, VERTU DES ENFANTS DE DIEU.
Nous sommes enfants de Dieu : l'enfant de Dieu ne pèche pas, et pourtant quiconque se dit sans péché est un menteur. Comment concilier ces deux vérités ? C'est que le péché dont il s'agit n'est autre que la violation du commandement de la charité, et qu'on ne le commet pas quand on est enfant de Dieu et que la pratique de la charité efface les autres fautes. Or, Jésus-Christ nous a enseigné cette vertu par ses paroles et ses exemples; les saints en ont été des modèles ; le baptême en a déposé le germe en nous ; c'est comme un moyen de voir Dieu sur la terre, puisqu'on aime le prochain qui est son image. Quiconque aime son prochain a la vie en lui, et quiconque déteste son frère est déjà mort, car il est condamné à mort par Dieu en qualité d'homicide. Pratiquons donc, s'il le faut, jusqu'à la mort, cette vertu la plus précieuse de toutes et sans laquelle les autres ne sont rien.