26. Résultat merveilleux de la Loi 1.
Que personne ne soit assez peu avisé pour demander ici : Comment donc a-t-il été inutile aux Juifs que les Anges, en leur donnant la Loi, les aient remis sous la main du Médiateur ? Car on ne saurait exprimer combien ils ont profité de cette faveur. Quelles sont en effet, parmi les Gentils, les Eglises qui ont vendu leurs biens pour en déposer le prix aux pieds des Apôtres, comme l'on fait si promptement tant de milliers de Juifs 2 ? Il ne faut pas avoir égard au grand nombre de ceux qui se sont montrés infidèles à la grâce; ne voit-on pas toujours sur l'aire beaucoup plus de paille que de froment? D'ailleurs à quoi s'appliquent, sinon à la sainteté qui a paru chez les Juifs, ces autres paroles du même Apôtre aux Romains ? Mais quoi ! s'écrie-t-il, « Dieu a-t-il rejeté son peuple? Non, sans doute; car je suis moi-même Israélite, de la race d'Abraham, de la tribu de Benjamin. Dieu n'a
point rejeté son peuple, ce peuple qu'il a connu dans sa prescience 3. » L'Apôtre veut-il élever l'Eglise de Thessalonique au dessus des autres Eglises de la Gentilité ? Il dit que les Thessaloniciens sont devenus semblables aux chrétiens de la Judée, attendu que, comme ceux-ci de la part des Juifs, ils ont eu à souffrir beaucoup pour la foi de la part de leurs concitoyens 4. A cela se rapporte aussi ce passage, que je viens de rappeler, dans l'Épître aux Romains : « Si les Gentils ont participé aux richesses spirituelles des Juifs, ils doivent aussi leur faire part de leurs biens temporels 5. »
C'est donc des Juifs qu'il dit ici : « Avant que vînt la foi, nous étions sous la garde de la Loi, qui nous tenait en réserve pour cette foi qui ne fut révélée que plus tard. » S'ils se sont trouvés si rapprochés, s'ils ont eu si peu à marcher pour s'unir à Dieu en vendant tous leurs biens comme le Seigneur l'a ordonné à qui voudrait devenir parfait, ils le doivent à cette Loi qui les avait sous sa garde, et qui les tenait en réserve pour cette foi, » jusqu'à la prédication de cette foi qui ne s'est révélée que plus tard; » car c'était la crainte d'un seul Dieu qui les tenait ainsi en réserve. Si de plus ils ont enfreint cette Loi, ç'a été non pas pour le mal mais pour l'avantage de ceux d'entre eux qui ont cru : en voyant leur plaies plus profondes, ils ont soupiré plus vivement après le Médecin et l'ont aimé avec plus d'ardeur; car il aime beaucoup, celui à qui on remet beaucoup 6.