36. Connaître Dieu et être connu de lui 1.
Voyons maintenant ce qui suit. Mais nous avons laissé de côté ces mots : « Maintenant que vous connaissez Dieu ou plutôt que vous êtes connus de lui. » Il semble que l'Apôtre veut ici proportionner son langage à la faiblesse humaine et que ce n'est pas seulement dans les livres du Testament ancien que la parole divine s'est mise à la portée de nos pensées terrestres. Après avoir dit : « Que vous connaissez Dieu, » il s'est repris, et nous ne devons pas nous en étonner; car il est certain que tout le temps que nous nous conduisons par la foi et non par la claire vue 2, nous ne connaissons pas encore Dieu et que notre foi nous aide à nous purifier pour arriver à pouvoir le connaître en temps convenable. Cependant si l'on entend à la lettre ce que dit l'Apôtre même en se reprenant, on s'imaginera que Dieu parvient à connaître ce qu'il ignorait auparavant. Ces paroles donc : « Ou plutôt que vous êtes connus de Dieu, » doivent être prises dans le sens métaphorique, et la connaissance que Dieu a de nous doit s'interpréter de l'amour qu'il nous a témoigné en envoyant son Fils unique s'immoler pour les impies : c'est ainsi que des personnes qu'on aime on dit qu'on les a sous les yeux. « Maintenant que vous connaissez Dieu ou plutôt que vous êtes connus de Dieu, » revient donc à cette pensée de saint Jean : « Ce n'est pas que nous ayons aimé Dieu, c'est lui qui nous a aimés 3. »