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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Enarrationes in psalmos Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME XLI

6.

Pendant que je nourris ces desseins, que je cours, que je suis en chemin, avant d’arriver, avant d’apparaître : « Mes larmes nuit et jour ont été ma nourriture, alors qu’on me dit chaque jour: Où est ton Dieu1? » —« Mes larmes », dit le Prophète, « étaient pour moi un pain», non pas une amertume. Elles m’étaient délicieuses, ces larmes; et, comme dans ma soif pour ces eaux vives, je ne pouvais en boire, je buvais avidement mes larmes. Il ne dit point: Mes larmes sont devenues pour moi un breuvage, de peur qu’il ne paraisse les désirer comme les eaux vives; mais en conservant cette soif qui me brûle, qui me porte vers les sources d’eau, mes larmes sont ma nourriture, avant que j’arrive. Et ces larmes, dont il se nourrit, redoublent assurément sa soif pour les eaux. Chaque jour, en effet, comme chaque nuit, mes larmes sont ma nourriture. Les hommes prennent pendant le jour cet aliment appelé du pain; ils dorment la nuit; mais le pain des larmes se mange la nuit comme le jour; soit que par nuit et jour vous entendiez le temps de cette vie, soit que le jour vous désigne la félicité, et la nuit les afflictions d’ici-bas. Que je sois donc heureux ou malheureux ici-bas, dit le Prophète, je verse les larmes d’un saint désir, et ce désir insatiable ne me quitte point; et le bonheur de cette vie est un malheur pour moi, jusqu’à ce que j’apparaisse devant la face de Dieu. Pourquoi m’obliger à bénir le jour où la joie du monde vient me sourire? N’est-ce pas une joie trompeuse? N’est-elle point insaisissable, caduque et mortelle? N’est-elle point sans durée, volage, passagère? N’offre-t-elle pas la déception plus que le plaisir? Pourquoi donc, au milieu même de cette joie, mes larmes ne seraient-elles pas mon pain? Quel que soit en effet le bonheur terrestre qui brille autour de nous, tant que nous habitons notre corps, nous sommes exilés loin du Seigneur2; et « chaque jour on me dit : Où est ton Dieu?» Qu’un païen me parle ainsi, ne puis-je pas, à mon tour, lui dire : Où est ton Dieu? Il me montre son Dieu du doigt. Du doigt il me désigne une pierre et dit: Voilà mon Dieu. Mais encore, « où est ton Dieu?» Que je raille sa pierre, il rougit de me l’avoir montrée: et, détournant les yeux de cette pierre, il regarde le ciel, et m’indiquant du doigt peut-être le soleil, il me dit encore Voilà mon Dieu. Mais enfin, « où est ton Dieu? » L’oeil de son corps a trouvé de quoi me montrer; pour moi, ce n’est point que je n’aie un Dieu à montrer, mais le païen n’a pas ces yeux auxquels je puisse le désigner. Il a pu désigner à mon oeil corporel le soleil pour son Dieu, mais moi, à quel oeil montrerai-je le Créateur du soleil?


  1. Id. XLI, 414, XLI, 4. ↩

  2. II Cor. V 6. ↩

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Discours sur les Psaumes

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