17.
Que fais-tu donc dans ton pèlerinage? Oui, que fais-tu? « J’ai dans mon âme une prière pour le Dieu de ma vie1 ». Voilà ce que je fais ici-bas, pauvre cerf altéré, soupirant après les fontaines d’eau vive, au souvenir de cette voie qui m’a conduit à travers le tabernacle, jusqu’à la maison de Dieu, Quand cette chair corruptible appesantit mon âme2:
« J’ai en moi une prière pour le Dieu de ma vie ». Je n’irai pas, en effet, acheter au-delà des mers des présents pour les offrir à mon Dieu; pour qu’il m’écoute plus favorablement, je n’irai point sur des vaisseaux chercher au loin de l’encens et des aromates, et je ne prendrai, dans mon troupeau, ni veau ni bélier. « J’ai dans mon âme une prière pour le Dieu de ma vie ». J’ai dans l’âme une victime à immoler; dans l’âme, de l’encens à lui offrir; dans l’âme encore, un sacrifice pour fléchir mon Dieu: « Une âme brisée par la douleur est un sacrifice agréable à Dieu3 ». Or, vois quel est ce sacrifice d’une âme brisée, que j’ai en moi : « Je dirai à Dieu : Vous êtes mon « soutien, pourquoi m’avez-vous oublié ? » car je souffre ici-bas comme si vous m’aviez oublié. Toutefois vous m’exercez par ces douleurs; et je sais que si vous différez, vous ne me ravissez point l’objet de vos promesses; et néanmoins, pourquoi m’avez-vous oublié ? Notre chef a dit lui-même en notre nom « O Dieu, mon Dieu, pourquoi m’avez-vous abandonné4 ? » Je dirai à mon Dieu : Vous êtes mon soutien, pourquoi m’avez-vous oublié?