• Start
  • Werke
  • Einführung Anleitung Mitarbeit Sponsoren / Mitarbeiter Copyrights Kontakt Impressum
Bibliothek der Kirchenväter
Suche
DE EN FR
Werke Augustinus von Hippo (354-430) Enarrationes in psalmos Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME XLII

2.

Vous connaissez tous ceux qui avancent dans la vertu, qui gémissent au souvenir de la patrie céleste, qui savent qu’ils sont ici-bas en exil, qui marchent dans la voie droite, qui s’affermissent dans le désir de la patrie céleste comme sur une ancre solide; vous savez, dis-je, que cette race de chrétiens, cette bonne semence, ce froment du Christ, gémit sur la terre avec la zizanie, et cela jusqu’au temps de la moisson, c’est-à-dire jusqu’à la fin des siècles, ainsi que nous l’expose l’infaillible vérité1. Il gémit donc au milieu de la zizanie, c’est-à-dire parmi les méchants, les hommes de la fraude et de la séduction, ceux que trouble leur colère, ou qui s’empoisonnent par leurs ruses. Il comprend qu’il est avec eux dans le monde entier comme dans un seul champ, qu’il reçoit la même pluie, les mêmes tempêtes, qu’il croît avec eux au milieu des maux de cette vie, qu’il partage avec eux les mêmes dons que Dieu accorde indistinctement aux bons et aux méchants, « lui qui fait lever son soleil sur les bons et « sur les mauvais, et qui fait pleuvoir sur les «justes comme sur les injustes2». Ce germe saint, cette race d’Abraham, voyant combien de vicissitudes lui sont communes avec ceux dont elle doit être un jour séparée, qui naissent comme elle, qui partagent avec elle les conditions de la vie humaine, qui portent comme elle une chair périssable, qui jouissent de la même lumière, des mêmes eaux, des mêmes fruits, qui partagent le bonheur comme le malheur de cette vie, la disette ou l’abondance, la paix ou la guerre, la santé ou la maladie; elle voit que tout lui est commun avec les méchants, bien que sa cause ne leur soit pas commune; et alors elle s’écrie « Jugez-moi, ô Dieu, et séparez ma cause de celle d’un peuple impie3. Jugez-moi », dit-elle, « ô mon Dieu ». Je ne crains pas votre jugement, parce que je connais votre miséricorde. « Jugez-moi, ô Dieu, et séparez ma cause de celle d’un peuple impie ». Maintenant que je suis dans ces contrées de l’exil, vous ne faites encore aucune séparation locale, parce que je vis avec l’ivraie, jusqu’au temps de la moisson4; vous ne me donnez pas une pluie à part, non plus qu’une lumière à part; seulement, séparez ma cause. Mettez une différence entre celui qui croit en vous et celui qui n’y croit point. Semblables par la faiblesse, ils diffèrent par la conscience; le labeur est le même, les désirs sont opposés. Les désirs des méchants périront; mais le désir des justes pourrait nous laisser des doutes, si l’auteur des promesses n’était infaillible. Le terme de nos désirs est celui-là même qui nous a fait les promesses. Il se donnera, parce qu’il s’est déjà donné; il se donnera immortel à des hommes immortels, lui qui s’est donné mortel à des mortels. « Jugez-moi, ô Dieu, et séparez ma cause de celle de la nation impie. Délivrez-moi de l’homme impie et trompeur » ; c’est-à-dire, d’un peuple qui n’est pas saint. Délivrez-moi de l’homme, dit le Prophète, c’est-à-dire, d’une certaine race d’hommes. Car il y a homme et homme; et de ces deux, l’un sera pris, l’autre sera laissé5.


  1. Matt. XIII, 18.  ↩

  2. Id. V, 45.  ↩

  3. Ps. XLII, 1. ↩

  4. Matt. XIII, 10.  ↩

  5. Id. XXIV, 40. ↩

pattern
  Drucken   Fehler melden
  • Text anzeigen
  • Bibliographische Angabe
  • Scans dieser Version
Übersetzungen dieses Werks
Discours sur les Psaumes

Inhaltsangabe

Theologische Fakultät, Patristik und Geschichte der alten Kirche
Miséricorde, Av. Europe 20, CH 1700 Fribourg

© 2025 Gregor Emmenegger
Impressum
Datenschutzerklärung