9.
D’autres ont préféré attribuer à la personne du Prophète toutes les paroles précédentes, ils lui ont même attribué ce début: « Une bonne parole s’est échappée de mon cœur », comme un hymne qu’il chanterait au Seigneur. (Quiconque en effet chante un hymne, laisse échapper de son coeur une bonne parole ; de même que le blasphème contre Dieu est une parole mauvaise échappée du coeur). En sorte que ces paroles qui viennent après : «Je dis mes oeuvres au ce roi », signifieraient que l’oeuvre suprême de l’homme est de louer Dieu. C’est à Dieu à te plaire par sa beauté, à toi de le louer partes actions de grâces. Dès que tes oeuvres ne tendent point à louer Dieu, tu commences à l’aimer toi-même; et tu es du nombre de ceux dont l’Apôtre a dit: « Les hommes s’aimeront eux-mêmes1 ». Commence par te déplaire à toi-même, afin de te complaire en celui qui t’a fait. Que ton oeuvre soit la louange de Dieu, qu’une bonne parole s’échappe de ton coeur. « Dis donc tes oeuvres au roi », puisque tu lui dois de pouvoir le faire, et qu’il t’a donné de quoi lui offrir. Rends-lui ses propres dons; et cette part de ton héritage que tu as reçue, ne va pas, comme le prodigue, la dissiper en vivant dans la débauche, et paître ensuite les pourceaux. Souviens-toi de ce passage de l’Evangile, car c’est de nous aussi qu’il est dit : «Il était mort et il est ressuscité, il était ce perdu et il est retrouvé2 »