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Works Augustine of Hippo (354-430) Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME XLIV.

23.

« La myrrhe, l’ambre, le sandal s’exhalent de vos vêtements et des palais d’ivoire, où les filles des rois font vos délices et votre gloire1 ». Par ces maisons d’ivoire entendez de vastes palais, des maisons royales: c’est là que des filles de rois font les délices du Christ. Veux-tu prendre au figuré ces palais d’ivoire? Ce sont les vastes demeures, ces immenses tabernacles de Dieu, les coeurs des saints, ces rois eux-mêmes qui dominent leur chair, qui s’assujétissent les bruyantes passions humaines, qui affligent leur corps et le réduisent en servitude ; parce que c’est là que les filles des rois font ses délices. Toutes ces âmes qui sont nées de la prédication évangélique des saints, sont filles de rois : elles sont filles de rois aussi ces Eglises, filles des Apôtres. Car le Christ est le Roi des rois; ils sont rois encore, ceux dont il est dit : «Vous serez assis sur douze trônes pour juger les douze tribus d’Israël2 ». Ils ont prêché la vérité, et ont engendré des Eglises, non point à eux, mais au Christ. C’est là le mystère que de figurait cette prescription de la loi : «Si un frère vient à mourir, que son frère prenne son épouse et qu’il suscite des enfants à son frère3 ». Que le frère donc épouse la veuve, et qu’il suscite une lignée, non pour lui, mais pour son frère. Or, le Christ a dit: « Allez dire ce à mes frères4 ». Au livre des Psaumes il dit: « J’annoncerai votre nom à mes frères5 ». Le Christ est mort, il est ressuscité, il est monté aux cieux, il est corporellement absent: ses frères alors ont pris son épouse, afin de lui susciter une postérité par la prédication de l’Evangile, non par eux-mêmes, mais par l’Evangile, et au nom de leur frère. « C’est au ce nom de Jésus-Christ », dit l’un d’eux, « et par l’Evangile que je vous ai engendrés6 ». Aussi, en suscitant une postérité à leur frère, ils ne l’ont pas appelée du nom de Pierre et de Paul, mais chrétienne, du nom du Christ. Voyez si tel n’est pas le sens marqué dans ces versets. Car dans « ces maisons d’ivoire », il nous parlait de ces palais dont les dimensions, la beauté, les délices sont vraiment royales, comme sont les coeurs des saints, et il ajoute : « C’est là que les filles des rois feront votre gloire et vos délices » .Elles sont bien ce filles « de rois », ces filles de vos Apôtres ; mais c’est « pour votre gloire as, parce qu’ils ont suscité une postérité à leur frère. Aussi Paul, voyant que ceux qu’il avait engendrés à son frère, prenaient son nom, s’écria: « Paul a-t-il donc été crucifié pour vous7?» Que dit la loi? Que l’enfant porte le nom du défunt8. Qu’il croisse pour le défunt, qu’il soit appelé du nom du défunt. Saint Paul observe donc cette prescription légale. C’est à cette prescription qu’il rappelle ceux qui voulaient prendre son nom : «Paul a-t-il donc été ce crucifié pour vous? » Voyez le défunt. « Est-ce que Paul a été crucifié pour vous? »Quoi donc? En engendrant ces enfants, ne leur avez-vous pas donné votre nom? Point du tout. Car il dit : «Est-ce au nom de Paul que vous avez été baptisés? Les filles des ce rois ont donc fait vos délices et votre gloire ». Remarquez bien et retenez cette expression: «Votre gloire » .C’est avoir la robe nuptiale, que chercher pour lui l’honneur et la gloire. Dans ces filles de rois, voyez les villes qui ont cru au Christ, et qui ont eu des rois pour fondateurs et dans ces palais d’ivoire, les riches, les superbes, les orgueilleux. « Les filles des rois ont fait vos délices et votre gloire », parce qu’elles ont été moins fières de la gloire de leurs fondateurs que jalouses de votre gloire. Que l’on me montre, à Rome, en l’honneur de Romulus, un temple qui rivalise avec l’église bâtie en l’honneur de saint Pierre. Mais en Pierre qui est-ce que l’on honore, sinon celui qui est mort pour nous? Car nous portons le nom du Christ et non celui de Pierre. Et si nous sommes nés du frère du défunt, nous avons cependant le nom du défunt; nous sommes nés par l’un, mais nés pour l’autre. Voilà Rome, voilà Carthage, voilà tant d’autres villes qui sont filles de rois; elles ont fait les délices et la gloire de leur roi, et dans leur ensemble elles forment en quelque sorte une seule et même reine.


  1. Ps. XLIV, 10, ↩

  2. Matt. XIX, 28  ↩

  3. Deut. XXV, 5. ↩

  4. Matt. XXVI, 10. ↩

  5. Ps. XXI, 23. ↩

  6. I Cor. IV, 15. ↩

  7. Id. I, 13  ↩

  8. Il y a ici une erreur. Vide Retract. II, c. 12, et lib. Quaest. in Deut. ↩

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