8.
« Les bonds du fleuve portent la joie ce dans la cité de Dieu1 ». Lorsque les montagnes sont ébranlées, et que la mer s’élève en courroux, Dieu témoigne par l’impétuosité du fleuve qu’il n’abandonne point sa cité. Qu’appelle-t-on les bonds du fleuve? Cette inondation du Saint-Esprit dont le Seigneur a dit : «Si quelqu’un a soif, qu’il vienne et ce qu’il boive; qui croit en moi, des fleuves ce d’eau vive couleront de son sein2 ». Ces fleuves coulaient donc du sein de Pierre, de Paul, de Jean, des autres apôtres, des autres évangélistes fidèles. Et comme ces fleuves coulaient d’un seul fleuve, « les élans multipliés du fleuve portent la joie dans la cité ce de Dieu ». Et pour vous faire mieux comprendre que cela est dit du Saint-Esprit, voici ce qu’ajoute l’évangéliste, au même endroit : « Il disait cela du Saint-Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui. Car ce l’Esprit-Saint n’était pas encore envoyé, ce puisque Jésus n’était pas encore glorifié3 ». Or, après que Jésus eut manifesté sa gloire par sa résurrection, sa gloire encore par son Ascension, au jour de la Pentecôte, l’Esprit-Saint descendit, et remplit les fidèles qui parlèrent diverses langues4, et se mirent à prêcher aux Gentils. De là cette joie dans la cité de Dieu, tandis que la mer se troublait au mugissement de ses eaux, que les montagnes s’ébranlaient et demandaient ce qu’il fallait faire, comment repousseraient-elles cette nouvelle doctrine, et pourraient-elles exterminer de la terre la famille chrétienne. Contre qui tous ces efforts? Contre ces élans du fleuve qui portaient la joie dans la cité de Dieu. De là aussi nous comprenons facilement de quel fleuve il veut parler, et qu’il désigne l’Esprit-Saint quand il dit : « Les bonds du fleuve portent la joie dans la cité de Dieu ». Que dit-il en effet après cela? « Le Très-Haut a sanctifié son tabernacle ». Dès lors qu’il parle immédiatement de sanctification, il est évident que ces bonds du fleuve doivent s’entendre de l’Esprit-Saint, qui sanctifie toute âme pieuse croyant au Christ, pour prendre place dans la cité de Dieu.
