4.
Continuons donc le psaume et disons : « Dieu sera connu dans ses demeures1». Dans ses demeures, est-il dit, à cause des montagnes, à cause des deux murailles, à cause des deux fils. « Le Seigneur sera connu dans ses palais ». Mais le Prophète ajoute à l’instant, pour nous prêcher la grâce : « Quand il en prendra la garde ». Que deviendrait en effet la cité, si Dieu ne la gardait? Ne s’écroulerait-elle pas à l’instant, si elle n’avait tin tel fondement? Car nul ne peut en poser d’autre que celui qui a été posé et qui est Jésus-Christ2, « Que nul donc ne se prévale de ses mérites, mais que celui qui se glorifie se glorifie dans le Seigneur3 »; puisque cette ville n’est grande, et que le Seigneur n’est en elle qu’à la condition qu’il en prendra la garde: comme un médecin prend un malade pour le guérir, et non pour l’aimer tel qu’il est. Le médecin, en effet, n’aime pas la fièvre. Il n’aime pas le malade non plus, et néanmoins il l’aime. S’il aimait le malade, il le souhaiterait toujours en cet état, et s’il n’aimait le malade, il ne viendrait pas le visiter; il aime donc le malade afin de le guérir. Le Seigneur a donc pris cette cité sous sa garde, et il s’y est fait connaître, c’est-à-dire que sa grâce y a été connue; car tous les privilèges de cette ville qui se glorifie en Dieu, elle ne les tient pas d’elle-même. De là vient cette parole qui lui est adressée : « Qu’avez vous que vous n’ayez reçu? Mais si vous avez reçu, pourquoi vous glorifier comme si vous « n’aviez pas reçu[^1]? » « Le Seigneur sera donc connu dans les demeures de cette ville, quand il l’aura prise sous sa garde ».