24.
Nous voici, mes frères, par la grâce du Christ, à la fin du Psaume, non peut-être comme nous l’aurions voulu; mais, du moins, comme nous l’avons pu. Il nous reste à vous adresser quelques mots sur les malheurs dans lesquels nous vivons. Car nous vivons en ce monde et il nous est impossible de nous séparer des désordres du monde. Il nous faut donc de la patience pour vivre au milieu des méchants, car les bons qui vivaient avec nous quand nous étions impies, nous ont supportés avec patience. N’oublions pas ce que nous étions, ne désespérons pas de ceux qui sont aujourd’hui ce que nous avons été. Toutefois, mes frères, dans une telle diversité de moeurs, et dans une si effroyable corruption, gouvernez vos maisons, gouvernez vos enfants, gouvernez vos familles. Autant nous sommes obligé de vous parler au nom de l’Eglise, autant le devoir vous oblige à veiller sur vos familles, afin que vous puissiez rendre un bon témoignage de ceux qui vous sont confiés. Dieu aime l’ordre. C’est une innocence bien fausse et bien perverse, que de lâcher les rênes aux péchés. C’est une indulgence bien inutile et même bien funeste que celle d’un père pour un fils qui ressentira la sévérité de Dieu; et non-seulement le fils, mais avec lui ce père dissolu. Quoi donc en effet? S’il ne péche point, n’est-il pas cause des péchés de son fils, n’est-ce pas à lui d’en arrêter les désordres ? Veut-il faire croire à ce fils qu’il commettrait les mêmes fautes, s’il n’était trop vieux? Une faute que tu ne détestes pas dans ton fils est une faute qui te plaît; c’est l’âge qui te fait défaut et non la concupiscence. Surtout, mes frères, veillez sur ceux de vos enfants pour qui votre foi vous a fait demander le baptême. Mais peut-être un fils indigne méprisera les avertissements, les réprimandes, les châtiments de son père; eh bien ! accomplissez votre devoir, Dieu lui demandera compte du sien.
Ces cinquante premiers Psaumes ont été traduits par M. l’abbé MORISOT