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Works Augustine of Hippo (354-430) Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME LI.

6.

Nous venons de parler avec bien de la difficulté, peut-être trop longuement, de ce titre; mais nous l’avons fait comme Dieu tous a permis de le faire; puisque nous en sommes venus à bout, parlons maintenant es deux classes d’hommes dont il a déjà été question. Faites attention qu’il y a en ce onde deux sortes de personnes : les unes souffrent, on souffre au milieu des autres.

Celles-ci pensent à la terre, celles-là au ciel; d’un côté les coeurs sont plongés dans la boue; de l’autre, ils s’élèvent jusqu’aux anges. Ici on espère les biens temporels dont le monde dispose; là on a en vue les biens éternels que nous a promis un Dieu fidèle en ses promesses. Ces deux sortes de, personnes se trouvent confondues ensemble. Parfois nous rencontrons à la tête d’une administration terrestre un citoyen de Jérusalem, un citoyen du. royaume des cieux : ainsi nous le voyons revêtu de la pourpre, occupant une place parmi les magistrats ; il est édile, prêteur, empereur; il gouverne une république terrestre; mais il tient son coeur élevé bien au-dessus de ce bas monde, s’il est chrétien, fidèle et pieux, s’il éprouve du mépris pour ce qui l’entoure, s’il place ses espérances là où il n’est pas encore. À cette classe de personnes appartint autrefois Esther. Cette sainte femme, devenue reine, se trouva dans la périlleuse nécessité ‘de prier pour ses concitoyens, et pendant qu’elle priait en, présence de Dieu dont elle ne pouvait tromper l’infinie science, elle confessa qu’elle n’avait jamais estimé ses ornements royaux plus qu’un vêtement de femme souillé par la boue1. Si nous voyons des citoyens du royaume des cieux engagés dans la question des affaires de Babylone, tout occupés du gouvernement des biens terrestres , ne désespérons pas d’eux; par la même raison n’applaudissons pas à tous ceux qui s’occupent des choses du ciel, parce que bien souvent l’on voit assis sur la chaire de Moïse des fils de pestilence, des hommes dont il est écrit: « Faites ce qu’ils disent, mais gardez-vous de faire ce qu’ils font, car ce qu’ils disent, ils ne le font pas ». Au milieu des embarras du siècle, ceux-là portent leurs affections jusque dans le ciel, et ceux-ci traînent leurs coeurs par terre, au moment même où ils ouvrent la bouche pour des conversations toutes célestes ; viendra plus tard le temps du vanneur; alors on fera le discernement exact des uns et des autres, et de la sorte aucun bon grain ne tombera dans l’état de paille destinée au feu, aucun fétu de paille ne viendra se mêler au froment que l’on doit renfermer dans les greniers. Mais pendant que les bons et les méchants vivent confondus les unis avec les autres, prenons-en occasion d’écouter notre voix, c’est-à-dire la voix des citoyens du royaume des cieux; car, s’il est un désir que nous devions former, c’est d’avoir à supporter les méchants plutôt que d’être à charge aux bons; unissons-nous à cette voix par nos oreilles, notre langue, notre coeur et nos oeuvres. Par là nous disons nous-mêmes ce que. nous entendons. Parlons d’abord de l’ensemble des hommes mauvais qui appartiennent au royaume de la terre.


  1. Esth. XIV, 16. ↩

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