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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Enarrationes in psalmos Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME LIII.

5.

« O Dieu, écoutez ma prière: prêtez l’oreille aux paroles de ma bouche ». Que les paroles de ma bouche parviennent jusqu’à vos oreilles, parce que je ne vous demande point l’éclat des Ziphéens. « Prêtez l’oreille aux paroles de ma bouche». Prêtez l’oreille, car ma prière a beau retentir à l’oreille des Ziphéens, ils ne l’écoutent pas, parce qu’ils ne la comprennent pas. La possession des biens temporels est pour eux un sujet de joie, mais ils ne savent nullement désirer les biens éternels. Que ma prière arrive jusqu’à vous, poussée hors de moi et portée vers vous par le désir de jouir de vos éternels bienfaits: je la dirige vers vous; aidez-la à y parvenir, à ne pas s’arrêter au milieu de sa course, à ne point retomber à terre. Lors même que vous ne m’accorderiez point ce que je sollicite de votre miséricorde, je ne me troublerai pas; car, j’en suis sûr, je l’obtiendrai de vous un jour.

Il est dit qu’un homme, se trouvant dans le péché, a prié Dieu, et que, pour son plus grand bien, il n’a pas été exaucé. Le désir des biens temporels l’avait porté à prier Dieu; et parce qu’il se trouvait plongé dans les tribulations de cette vie, il aurait souhaité voir le terme de ses peines et le retour de sa passagère prospérité : c’est pourquoi il s’écria « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’avez-vous abandonné? » Ce sont les propres paroles du Christ, paroles adressées par lui à Dieu en faveur de ses membres. « Le cri de mes péchés », dit-il encore, « éloigne de moi le salut: je crie pendant le jour, et vous ne m’écoutez pas; je crie pendant la nuit, et vous ne m’exaucez pas, afin de m’inspirer la sagesse1 ». C’est-à-dire: Je crie vers vous la nuit; et, si vous ne m’exaucez pas, ce n’est point pour me laisser dans mon imprudence, c’est au contraire pour m’enseigner la sagesse ; c’est pour m’apprendre ce que je devais vous demander, Je vous demandais, en effet, des choses qui auraient pu contribuer à me rendre malheureux. O homme, tu demandes des richesses. Tu ne sais donc pas combien d’autres hommes les richesses ont rendus malheureux? Te seraient-elles plus profitables ? Des pauvres nombreux ont trouvé leur sécurité à rester inconnus; à peine étaient-ils devenus riches, à peine avaient-ils brillé aux regards du monde, que déjà des hommes, plus puissants qu’eux, en faisaient leur victime et leur proie, S’ils avaient compris le réel avantage de demeurer dans la solitude et l’oubli du monde, ils ne se seraient point trouvés exposés aux dangereuses convoitises de gens qui les recherchaient, non pour ce qu’ils étaient, mais pour ce qu’ils possédaient. En fait de biens temporels, nous vous avertissons et nous vous prions dans le Seigneur de ne rien demander en particulier, mais d’attendre de la bonté de Dieu ce qu’il sait vous être utile. Car vous ignorez absolument ce qui vous convient le mieux. Ce qui vous plairait davantage vous serait souvent nuisible, et vous trouverez parfois votre profit en ce qui vous sourit le moins. Vous êtes malades; ne prescrivez pas vous-mêmes au médecin les remèdes qu’il doit vous appliquer. Le docteur des nations, l’apôtre saint Paul lui-même a dit: « Nous ne savons ce que nous devons demander2 ». A plus forte raison l’ignorons-nous nous-mêmes. Il lui semblait qu’il priait d’une manière convenable, quand il conjurait le Seigneur de lui ôter l’aiguillon de la chair, cet ange à qui Dieu avait permis de le souffleter, afin qu’il ne pût s’enorgueillir de la grandeur de ses révélations. Comment le Tout-Puissant répondit-il à sa prière? Lui accorda-t-il ce qu’il demandait? Non; il ne fit que ce qui était le plus avantageux pour l’Apôtre. Voici sa réponse : « J’ai prié par trois fois le Seigneur de l’éloigner de moi, et il m’a répondu: Ma grâce te suffit, car l’infirmité sert à perfectionner la vertu3 ».J’ai appliqué le remède sur le mal: je sais quand je l’ai appliqué, c’est à moi de savoir quand il faudra l’ôter. Le malade ne doit ni se retirer d’entre les mains du médecin, ni lui donner des conseils. Ainsi faut-il raisonner et agir dans toutes les circonstances de la vie. Les tribulations t’accablent? si tu sers bien Dieu, tu te rappelleras qu’il sait ce qui convient à chacun. Tu nages dans les eaux de la prospérité? prends surtout soin qu’elle ne gâte pas ton coeur, et ne t’éloigne pas de celui qui t’a rendu heureux. David, comprenant ces choses, dit à Dieu : « Seigneur, « écoutez ma prière: rendez-vous attentif aux paroles de ma bouche ».


  1. Id. XXI, 2, 3. ↩

  2. Rom. VIII, 26.  ↩

  3. II Cor. XII, 7-9. ↩

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