2.
Ce psaume a donc trait à la passion du Seigneur : aussi commence-t-il par ces mots « Pour la fin1 ». Jésus-Christ est la fin. En quel sens? Il est la fin, non pour consumer, mais pouf’ consommer. Consumer, c’est détruire: consommer, c’est conduire à la perfection. Quand nous disons qu’une chose est finie, nous parlons de sa fin, mais nous n’entendons pas toujours ce mot dans le même sens. Si nous disons que le pain est fini, que le vêtement est fini, nous n’attachons pas à ces paroles une signification analogue. Le pain est fini, quand il est mangé ; le vêtement est fini, quand il est terminé. Le pain est détruit, le vêtement est parfait. Le Christ est donc la fin de notre entreprise; quels que soient, en effet, nos efforts, c’est en lui et par lui que nous nous perfectionnons, et notre perfection consiste à parvenir jusqu’à lui : et lorsque tu y seras parvenu, tu n’auras plus d’autre but à atteindre, car il est ta fin. Ton voyage n’a d’autre but que l’endroit où tu vas ; une fois arrivé là, tu y restes. Ainsi celui vers qui tu te diriges, est la fin de tes recherches, de tes projets, de tes efforts, de tes intentions: dès que tu seras parvenu à le posséder, tu ne désireras plus rien, parce que tu ne saurais posséder rien de meilleur. Jésus-Christ nous a donc donné l’exemple de la vie que nous devons mener en ce monde: il nous donnera, dans l’autre, la récompense de notre fidélité à suivre ses traces.
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Ps. LVI, I. ↩