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Works Augustine of Hippo (354-430) Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME LVI.

4.

Nous comprenons maintenant le sens de ces paroles : « Ne corromps rien sur l’inscription du titre ». Que veulent dire ces autres: « Quand David fuyait de devant la face de Saül dans une caverne ? » Il est vrai que ceci est arrivé à David ; mais puisque nous voyons que l’inscription du titre ne le concerne pas, cherchons à comprendre comment la fuite dans une caverne concerne le Christ. Evidemment la caverne où David se réfugia, était une figure; elle représentait quelque autre chose. D’abord, pourquoi s’y retira-t-il? Pour se cacher et empêcher son ennemi de le trouver. Qu’est-ce que se cacher dans une caverne? C’est se cacher sous terre. En effet, l’homme qui se retire dans une caverne, se retire sous terre, pour ne pas être vu: Jésus s’était couvert de terre, car le corps dont il s’était revêtu, était de la terre, et il se cachait ainsi, afin que les Juifs ne pussent apercevoir sa divinité ; si, en effet, ils l’avaient connu, jamais ils n’auraient crucifié le Roi de gloire1. Pourquoi n’ont-ils pas trouvé le Roi de gloire? Parce qu’il s’était caché dans une caverne; c’est-à-dire, il ne présentait à leurs regards que l’infirmité de sa chair : sous ce voile épais, dérobé en quelque sorte à leurs yeux par ce vêtement de terre, il déguisait la grandeur majestueuse de sa divinité. Aussi les Juifs crurent-ils crucifier un homme, parce qu’ils méconnurent en lui le Dieu ; ils n’avaient pu s’emparer de lui que parce qu’il était homme, c’est pourquoi ils ne purent crucifier et mettre à mort en lui que l’homme. Il ne laissa voir que de la terre à ceux qui le cherchaient dans de mauvaises intentions, comme il réserve la vie éternelle à ceux qui le cherchent avec droiture; selon la chair, il s’éloigna de la présence de Saül et s’enfuit dans une caverne. Si tu consens à voir dans cette fuite la passion du Sauveur, tu le remarqueras, il s’est dérobé aux regards des Juifs jusqu’au point de mourir. Tant qu’il n’eut pas rendu le dernier soupir, les Juifs, malgré la rigueur des tourments qu’ils lui faisaient endurer, s’imaginaient toujours que s’il était le Fils de Dieu, il pouvait s’échapper de leurs mains, et prouver, par quelque prodige, sa divine origine. Le livre de la Sagesse l’avait prédit: « Condamnons-le à une mort honteuse, et nous verrons si ce qu’il a dit est vrai. S’il est vraiment le Fils de Dieu, le Seigneur prendra sa défense, et il le délivrera de la puissance de ses ennemis2 ». On le crucifia, personne ne vint le délivrer ils crurent donc qu’il n’était pas le Fils de Dieu. Aussi l’insultèrent-ils, lorsqu’il fut attaché à la croix; ils passaient devant lui en secouant la tête, et disaient : « Si tu es le Fils de Dieu, descends de la croix. Il a sauvé les autres, et il ne peut se sauver lui-même3 ». En tenant ce langage, « ils se sont », dit le livre de la Sagesse, « égarés dans leurs pensées, parce que leur propre malice les a rendus aveugles4 ». Pour celui qui a facilement pu sortir vivant du tombeau, était-ce bien difficile de descendre de la croix? Mais pourquoi a-t-il voulu se montrer patient jusqu’à son dernier soupir? C’était afin de se retirer dans la caverne, loin des regards de Saul. Par caverne on peut entendre un lieu placé en dessous de la surface de la terre : or, il est un fait certain, que tout le monde connaît, c’est que le corps du Sauveur a été enfermé dans un sépulcre qu’on avait creusé dans la pierre. Ce tombeau fut donc la caverne où il se réfugia pour éviter la présence de Saül; et, tant qu’il n’y fut pas déposé, les Juifs continuèrent à exercer contre lui leur malice. Qu’il ait été l’objet de leurs procédés méchants, jusqu’au moment où il fut enseveli, en voici la preuve. Même après sa mort, et avant qu’on l’eût détaché de la croix, ils percèrent son côté d’un coup de lance; mais dès qu’il fut enseveli par les soins des personnes qui assistèrent à ses funérailles, ils n’eurent plus sur sa chair divine aucun pouvoir. Le Seigneur sortit vivant, libre des atteintes de ses ennemis et de la corruption, de cette caverne où il s’était retiré pour échapper aux poursuites de Saül ; puis il se montra àses membres, tout en se dérobant aux regards des impies, dont Saül était la figure. Après sa résurrection ses membres corporels furent touchés par ses membres spirituels, car ceux-ci n’étaient autres que les Apôtres, et les Apôtres portèrent alors leurs mains sur son corps ressuscité, et ils crurent5. Alors aussi on vit que la persécution de Salit n’avait abouti à rien.

Passons maintenant à l’explication du psaume, car nous avons suffisamment parlé de son titre ; nous en avons dit tout ce que le Seigneur a bien voulu nous suggérer.


  1. I Cor. II, 8. ↩

  2. Sag, II, 20, 18.  ↩

  3. Matt. XXVI, 40, 42.  ↩

  4. Sag. II,21. ↩

  5. Luc, XXIV, 39. ↩

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