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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Enarrationes in psalmos Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME LVI.

14.

Le Prophète laisse de nouveau parler le Seigneur. Pendant que le Prophète se livre aux transports de la joie et s’écrie : « Elevez-vous, Seigneur, au plus haut des cieux, et que votre gloire se répande sur toute la terre », Dieu lui-même commence à nous entretenir : il nous affermit et semble nous dire: Quel mal m’ont fait ceux qui me persécutaient? Pourquoi nous adresse-t-il ces paroles ? Parce que nos ennemis nous persécutent aussi : mais ils ne réussiront pas davantage à nous nuire. Que votre charité écoute le Sauveur : il nous parle et nous encourage par son exemple. « Ils ont préparé un piège à mes pieds; ils ont courbé mon âme1 ». Ils ont voulu comme l’arracher du ciel et la précipiter dans les abîmes de la terre. « Ils ont courbé mon âme. Ils ont creusé une fosse devant moi, et y sont eux-mêmes tombés ». Est-ce à moi ou à eux-mêmes qu’ils ont nui? Le Christ s’est montré Dieu, car il s’est élevé au plus haut des cieux, et sa gloire s’est répandue sur toute la terre. Nous voyons son règne: où se trouve le royaume des Juifs? Parce qu’ils ont fait ce qu’ils ne devaient pas faire, ils ont été punis comme ils le méritaient. « Ils ont creusé une fosse et y sont eux-mêmes tombés ». Ils ont persécuté le Christ ; il n’en a pas souffert : eux seuls en ont pâti. Toutefois, mes frères, n’allez pas vous imaginer qu’une telle punition soit pour les seuls Juifs, car quiconque prépare un piége pour son frère, doit nécessairement y tomber le premier. Faites-y bien attention, mes frères; considérez les choses en chrétiens, et ne vous laissez point séduire par les apparences. Parce que je vous parle de la sorte, quelqu’un d’entre vous pense peut-être à tel ou tel homme, qui a voulu tromper son frère ou lui tendre des pièges. Cet homme a tenté, en effet, de tromper le prochain, et il y a réussi: son frère est tombé dans les embûches qu’on lui avait tendues; il s’est vu dépouiller de son bien, jeter en prison, accabler par de faux témoignages, enlacer dans des accusations capables de compromettre son honneur et sa vie. Le premier semble avoir joué le rôle d’oppresseur; le second, celui d’opprimé; celui-ci paraît avoir eu le dessous; celui-là, le dessus : et alors, on croirait volontiers àune erreur, à une fausseté de ma part, parce que j’ai dit que celui qui prépare un piége àson frère, y tombe infailliblement le premier. Je m’adresse ici à des chrétiens : cherchez donc la preuve de ce que je vous dis dans les événements du passé que vous avez appris àconnattre elle s’y trouve. Les païens ont persécuté les martyrs : on s’est emparé de ces défenseurs de la foi, on les a chargés de chaînes, on les a jetés en prison; ils se sont vu envoyer aux bêtes : les uns ont fini par le fer, les autres par le feu. Les persécuteurs ont-ils vraiment remporté la victoire : les martyrs ont-ils été véritablement vaincus?

Non. L’auréole de la gloire couronne les martyrs dans le sein de Dieu : pour les païens, le piége où ils sont tombés, c’est l’abîme de leur conscience : car voilà bien le précipice où se jettent les impies, une conscience pervertie et troublée. N’est-ce point tomber dans un précipice, que de n’avoir plus pour guide le flambeau de la foi chrétienne, et d’être ainsi frappé d’aveuglement? Oserais-tu le croire? Si l’on n’était tombé dans le piège, on verrait devant soi. On ne sait pas plus où l’on va que le voyageur qui s’est jeté dans un trou, et qui a perdu son chemin. Ainsi en est-il de tous les méchants : en s’engageant dans la voie du crime, ils se sont écartés du droit chemin.

Mais ton ennemi est peut-être déjà parvenu à te livrer aux mains des voleurs, de gens injustes, ou de juges circonvenus par lui: pendant que ton âme est noyée dans l’affliction, il est dans la joie, il s’abandonne aux transports de l’allégresse. Prends-y garde, je te l’ai déjà dit: ne considère pas les choses avec les idées d’un païen : vois-les d’un oeil chrétien. Ton adversaire se livre à la joie cette joie même est la fosse où il tombe. La tristesse d’un homme qui souffre injustement, est de beaucoup préférable à la joie d’un méchant qui fait le mal. La joie à laquelle le méchant s’abandonne, est vraiment le précipice où il se jette: une fois qu’il y est tombé, il ne voit plus rien ; il est devenu aveugle. Tu te lamentes, pour avoir perdu tin vêtement: ton frère a perdu la foi, et tu ne verses aucune larme sur lui ? En est-il un seul parmi vous qui ait fait une perte semblable? Ton ennemi t’assassine, tu tombes sous ses coups : vit-il? Es-tu mort? Non. Chrétiens, qu’avez-vous fait de votre foi ? Que devient celui qui meurt corporellement? Ecoutez le Seigneur; il vous dit: « Celui qui croit en moi vivra, lors même qu’il mourrait ». Par une conséquence naturelle, celui qui ne croit pas est mort, lors même qu’il est vivant. « Ils ont creusé une fosse devant moi, et ils y sont eux-mêmes tombés ». Il faut nécessairement qu’il en soit ainsi à l’égard de tous les méchants. 2


  1. Ps. LVI, 7. ↩

  2. Jean, XI, 25. ↩

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Discours sur les Psaumes

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