13.
Un pharisien avait invité le Sauveur àun repas; alors une femme pécheresse entra dans la salle du festin, et se jeta aux pieds de Jésus : le pharisien en fut scandalisé; et, dans le sentiment de la mauvaise humeur qu’il éprouva contre lui, il s’écria : « Si cet homme était un véritable prophète, il connaîtrait cette femme qui le touche ». O toi, pharisien, qui n’es certainement pas un prophète, comment sais-tu que Jésus ignore quelle est cette femme qu’il voit prosternée devant lui ? A son avis le Sauveur n’observait pas la pureté judaïque, pureté néanmoins tout extérieure, et à laquelle le coeur restait complètement étranger. Mais les pensées de son hôte étaient aussi peu ignorées du Christ que les péchés de cette femme; aussi lui fit-il la réponse que vous savez. J’abrége : il voulut lui briser les dents dans la bouche. Voici la question qu’il lui adressa: « Deux débiteurs étaient redevables à un homme: l’un devait cinq cents deniers, l’autre cinquante. Comme ils n’avaient ni l’un ni l’autre de quoi s’acquitter de leurs dettes, leur créancier leur fit remise du tout. Lequel des deux l’a aimé davantage ? » Jésus interroge le pharisien et le force à répondre : celui-ci répond de manière à se briser les dents dans la bouche; il répond, mais confus ; et tandis que la miséricorde divine lui est refusée, la femme pécheresse est admise à en recueillir le bénéfice ; par là tous peuvent s’apercevoir que si elle est entrée avec une sorte de violence, dans une maison étrangère, elle ne s’est pas approchée d’un Dieu étranger1.
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Luc, VII, 39-50. ↩