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Works Augustine of Hippo (354-430) Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME LVIII.
PREMIER DISCOURS SUR LE PSAUME LVIII.

6.

« Car ils ont tendu des filets à mon âme1». Ils ont eu le pouvoir de me saisir et de me tuer. « Ils ont tendu des filets à mon âme ». Qu’est devenue cette parole: « Vous avez brisé mes liens2? » et cette autre: « Le filet a été rompu, et nous nous sommes échappés?» Comment pourrons-nous bénir Dieu « de ne pas nous avoir donnés comme une proie à leurs dents3?» Ils nous ont tendu des filets, mais le Dieu qui garde Israël ne nous abandonne pointentre les mains des chasseurs. « Ils ont tendu des pièges à mon âme, et ceux qui sont forts sont venus fondre sur moi » . Il ne faut pas glisser à la légère sur ces mots « Ceux qui sont forts» : nous devons soigneusement chercher à savoir quels sont ces forts prêts à fondre sur nous. Ils sont remplis de force, mais pour attaquer des infirmes, des gens dépourvus de santé et de force. Néanmoins l’Ecriture donne des louanges aux faibles et blâme les forts. Comprenons donc bien à qui le Prophète donne le nom de fort. D’abord, le Seigneur attribue la force au démon lui-même : « Personne », dit-il, « ne peut entrer dans la maison du fort ni enlever ses dépouilles, s’il ne lie le fort4». Aussi a-t-il lié le fort par sa puissance souveraine comme par des chaînes de fer, et lui a-t-il enlevé ses dépouilles pour les consacrer à son propre usage; car tous les pécheurs appartenaient au démon : par la foi, ils sont devenus la propriété du Christ : c’était à eux que l’Apôtre disait : « Vous étiez autrefois ténèbres, vous êtes maintenant lumière dans le Seigneur5; qui a fait voir les richesses de sa grâce envers les vases de miséricorde6» . On leut donc déjà interpréter ainsi le mot «forts». Parmi les hommes, il en est qui sont forts d’une force digne de reproche et de blâme, qui mettent leur espérance dans les plaisirs de ce monde. Est-ce qu’il ne vous semble pas avoir été doué d’une grande force, ce riche dont nous entretenait tout à l’heure l’Evangile? Il avait hérité d’un terrain singulièrement fertile : dans l’incertitude et l’embarras de ce qu’il ferait pour mettre à couvert ses récoltes, il s’imagina de détruire ses anciens greniers, d’en construire de nouveaux sur un plan autrement vaste, afin de pouvoir, ces travaux menés à bonne fin, tenir ce langage à son âme: « Mon âme, tu as de grands biens: mange, bois, réjouis-toi, rassasie-toi de tes richesses7». Quelle force aperçois-tu en lui?

« C’est un homme qui n’a pas choisi Dieu pour son appui, mais qui a mis sa confiance dans ses nombreuses richesses ». Vois combien il est fort! « Il s’est prévalu dans sa vanité8».


  1. Id. LVIII, 4. ↩

  2. Ps. CXV, 16.  ↩

  3. Id. CXXIII, 7,6.  ↩

  4. Matt. XII, 29.  ↩

  5. Eph. V, 8.  ↩

  6. Rom. IX, 23.  ↩

  7. Luc, XII, 16-19. ↩

  8. Ps. LI, 9. ↩

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