13.
Griève ou légère, toute iniquité doit nécessairement recevoir sa punition, soit que le pécheur lui-même en fasse pénitence, soit que Dieu en châtie l’auteur. Celui qui se repent se punit. Aussi, mes frères, devons-nous infliger à nos péchés la peine qu’ils méritent, si nous prétendons obtenir miséricorde de la part de Dieu. Pour lui, il ne saurait accorder son pardon à tous ceux qui se rendent coupables d’iniquité, car ne serait-ce point flatter les prévaricateurs? Ne serait-ce point vouloir perpétuer le crime? De là résulte évidemment la nécessité du châtiment; qu’il vienne de toi ou de lui, peu importe. Veux-tu ne pas être puni de Dieu? Punis-toi toi-même. Car tu as fait une chose qui ne peut rester impunie : mais il est bien préférable que le châtiment vienne de toi, parce qu’alors tu accompliras ce qui est écrit en un autre psaume « Prévenons sa face par une humble confession1». « Prévenons sa face » ; qu’est-ce à dire? Avant que Dieu se mette en devoir de punir tes fautes, préviens ses coups par une humble confession, et punis toi-même tes écarts, et que le Seigneur ne trouve rien en toi, qui soit digne de châtiment. De fait, en punissant l’injustice, tu fais acte de justice, et dès lors que Dieu te trouvera déjà appliqué àune oeuvre de justice, il t’accordera ton pardon. Mais comment puis-je dire qu’en châtiant ton péché tu accomplis une oeuvre de justice? C’est que tu bais en toi ce que Dieu hait lui-même ; et en cela, tu commences à lui plaire, puisque tu punis ce qui lui déplaît : il ne peut laisser impuni aucun péché, car cette parole est vraie : « N’ayez de compassion pour aucun de ceux qui commettent l’iniquité ».
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Ps. XCIV, 2. ↩