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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Enarrationes in psalmos Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME LVIII.
DEUXIEME DISCOURS SUR LE PSAUME LVIII.

2.

Achevons d’expliquer notre psaume. Nous nous sommes arrêté à l’endroit où le Prophète commence à parler à Dieu de ses ennemis, et lui dit : « Ne les tuez point, Seigneur, de peur qu’on oublie votre loi1.» Il leur donnait le nom d’ennemis, et, pourtant, il priait le Seigneur de ne point les tuer, dans la crainte de voir oublier sa loi. Se souvenir de la loi divine, c’est-à-dire ne pas l’oublier, ce n’est encore ni la perfection, ni l’assurance d’être récompensé, ni une garantie contre les supplices éternels. Il en est qui gardent le souvenir de la loi, mais qui ne la pratiquent pas; ceux, au contraire, qui l’accomplissent, eu conservent la mémoire. Aussi, quand un homme remplit tous les devoirs àlui imposés par Dieu, quand il s’efforce incessamment de ne point laisser effacer de la mémoire de son coeur ce qu’il sait de la loi du Seigneur, et que par toute sa conduite il se rappelle à chaque instant les préceptes que l’Eternel y a tracés, cet homme connaît utilement la loi divine, et il ne sera pas considéré comme un ennemi du Très-Haut. Les Juifs sont les ennemis de Jésus-Christ ; le Psalmiste semble les désigner ici : ils ont la loi de Dieu entre les mains, ils la conservent; voilà pourquoi le Prophète adresse au Seigneur cette prière: « Ne les tuez pas, de peur qu’on oublie votre loi». Il demande que la nation juive subsiste toujours, et que, ce peuple continuant à subsister, le nombre des chrétiens s’accroisse tous les jours. C’est un fait indiscutable; on rencontre des Juifs au milieu de tous les autres peuples; ils sont toujours tels, et n’ont pas cessé d’être ce qu’ils étaient; c’est-à-dire, que cette nation n’est point passée sous la domination romaine de manière à perdre son autonomie; mais en pliant sous le joug de l’empire, elle a conservé ses lois, qui sont les lois divines. Mais comment les observe-t-elle ? « Vous payez la dîme de la menthe, de l’aneth et du cumin, et vous négligez ce qu’il y a de plus important dans la loi, à savoir : la justice, « la miséricorde et la foi. Vous avez grand soin de filtrer ce que vous buvez, dans la crainte d’avaler un moucheron, et vous avalez un chameau2». Ainsi leur parle le Seigneur; et, de fait, ils agissent de la sorte; ils conservent entre leurs mains la loi et les Prophètes, ils lisent et chantent toutes ces paroles saintes, et ils n’y voient point désigné le Christ lui-même, qui est la lumière des Prophètes. Non-seulement ils ne l’aperçoivent pas, maintenant qu’il est dans le ciel; ils ne l’ont pas même reconnu, quand il vivait dans l’humiliation au milieu d’eux, et qu’ils sont devenus coupables à son égard en répandant son sang; toutefois, je n’entends point parler d’eux tous. C’est ce que je vous prie, mes frères, de bien remarquer aujourd’hui. J’ai dit qu’il n’est pas question de tous les Juifs, parce que beaucoup d’entre eux se sont convertis à celui qu’ils avaient fait mourir, ont cru en lui, et mérité, de sa part, le pardon de leur déicide; par là ils ont montré aux hommes à ne point désespérer de leur propr pardon, quels que soient, d’ailleurs, le nombre et l’énormité de leurs crimes, puisqu’en s’a vouant coupables, ils ont obtenu miséricorde et que l’indulgence divine s’est étendue même à l’assassinat commis par eux sur la personne du Christ. Voilà pourquoi le Psalmiste s’exprime ainsi : « Parce que, mon Dieu, vous avez bien voulu me recevoir, et que la miséricorde de Dieu me préviendra ». C’est-à-dire, avant aucune bonne action de ma part, sans aucuili mérite, j’ai été prévenu par sa miséricorde. Quoiqu’il n’ait rien trouvé de bon en moi, il n’a pas laissé de me rendre bon; il rend juste celui qui se convertit, et il avertit celui qui s’égare, de rentrer dans la voie droite. « Mon Dieu», ajoute le Prophète, « mon Dieu me l’a montré dans mes ennemis » ; c’est-à-dire, en me comparant avec mes ennemis, je vois combien il m’aime, combien de preuves de bonté il me donne; car les vases de colère et les vases de miséricorde, sortant tous de la même masse, les premiers apprennent aux seconds quelle grâce ceux-ci ont reçue3. Nous lisons ensuite: « Ne les tuez pas, de peur qu’on oublie votre loi ». Ces paroles s’appliquent aux Juifs. Mais quel châtiment leur infligerez-vous? « Dispersez-les dans votre puissance ». Montrez-leur que la force appartient à vous, et non à ceux qui mettent leur confiance en leur propre pouvoir, et qui méconnaissent votre éternelle vérité. Montrez-leur que si vous êtes fort,ce n’est point à la manière de ces forts dont il est écrit: « Les forts se sont jetés sur moi »; mais que votre force vous donne le pouvoir de les disperser. « Et conduisez-les, Seigneur, qui êtes mon protecteur». C’est-à-dire, dispersez-les, mais ne les abandonnez pas, « de peur qu’on oublie votre loi ». Et protégez-moi de telle sorte que leur dispersion me fournisse un témoignage de votre miséricordieuse bonté.


  1. Ps. LVIII, 12. ↩

  2. Matt. XXIII, 23, 24. ↩

  3. Rom. IX, 21. ↩

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