1.
Nous entreprenons d’étudier ce psaume conjointement avec votre charité. Il est court; notre discours durera donc peu de temps, mais, avec l’aide de Dieu, il suffira à vous instruire. Moyennant la grâce de Celui qui m’ordonne de vous parler, je satisferai au désir des personnes avides de m’entendre, sans être une cause d’ennui pour les autres; par là, ceux qui ont peu de temps à leur disposition, ou qui aiment la brièveté, ne me trouveront pas trop long. Nous n’avons pas à nous arrêter au titre de ce psaume, car le voici: « Pour la fin, dans les hymnes, à David » . « Dans les hymnes », c’est-à-dire, dans les louanges. «Pour la fin », c’est-à-dire, pour le Christ, « parce que le Christ est la fin de la loi, pour justifier ceux qui croient en lui1 ». « A David ». Par là, nous entendons évidemment désigner celui qui est sorti de la race de David, qui est devenu homme parmi les hommes, afin de les rendre semblables aux anges. Il nous en avertit lui-même, et nous ne devons point craindre de le supposer: les paroles contenues dans ce psaume sont les nôtres, si nous faisons partie du corps de Jésus-Christ; si nous sommes du nombre de ses membres; oui, nous devons y reconnaître nos propres expressions, et non celles d’un étranger. Je dis que ce langage est le nôtre; voici en quel sens: C’est qu’il appartient non-seulement à ceux qui sont ici présents, mais encore à tous nos frères qui se trouvent répandus dans l’univers depuis l’Orient jusqu’à l’Occident. Comprenez bien ma pensée; et, pour cela, remarquez-le: le Prophète s’exprime comme s’il était seul; pourtant, il ne l’était pas, mais ses paroles sont le langage de plusieurs réunis ensemble et ne formant plus qu’un seul tout. Effectivement, nous ne sommes tous qu’un seul homme en Jésus-Christ. La tête en est déjà dans le ciel, tandis que ses membres souffrent encore sur la terre; et parce que ses membres sont encore souffrants, voici ce que dit cet homme
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Rom. X. 4. ↩